Le troisième avenant à la convention permettra aux médecins libéraux de bénéficier enfin d'une rémunération supplémentaire durant leur interruption d’activité pour cause de maternité, de paternité ou d’adoption afin de pallier la baisse concomitante de revenus.
Au terme de plusieurs semaines d'échanges, l'assurance-maladie et les syndicats signataires de la convention (FMF, MG France, Le BLOC) sont tombés d'accord sur les conditions d'attribution de cette nouvelle protection (voir tableau). Les femmes médecins toucheront une indemnité forfaitaire pouvant atteindre 3 100 euros par mois pendant trois mois si elles exercent à temps plein aux tarifs opposables ou maîtrisés (OPTAM). Les hommes pourront recevoir jusqu'à 1 116 euros par mois lorsqu'ils prendront un congé paternité. Au terme d'un bras de fer, une solution a été trouvée : les praticiens en secteur II, initialement exclus de cet avantage, disposeront d'une gratification mais modulée aux deux tiers, soit 2 066 euros par mois en cas de maternité.
« Cette aide financière vient compléter l'allocation forfaitaire d’un montant de 3 269 euros et les indemnités journalières (53,74 euros par mois) que perçoivent les femmes médecins en cas de maternité », a salué la ministre de la Santé Marisol Touraine.
Les remplaçants amers
Les syndicats de praticiens installés se félicitent de cette évolution. « Il aura fallu 30 ans pour que l'injustice faite aux femmes médecins libérales soit reconnue », relève MG France, à la pointe de ce combat. « C'est un bon avenant qui octroie un avantage sans cotisation en face, estime le Dr Bertrand de Rochambeau, coprésident du BLOC. Cette avancée était très attendue. »
Cet avantage maternité incitera-t-il les jeunes femmes médecins, majoritaires dans les nouvelles générations, à s'installer en libéral ? « Cette indemnité permettra de couvrir les frais du cabinet pendant trois mois, c'est déjà pas mal » veut croire le Dr Jean-Paul Hamon, patron de la FMF.
Les jeunes généralistes de ReAGJIR déplorent de leur côté que les remplaçantes soient exclues de ce congé maternité – n'étant pas conventionnées. « Parce que leur protection sociale est très précaire, le moindre problème de santé peut avoir de lourdes conséquences sur leur activité », souligne sa présidente, le Dr Sophie Augros. REAGJIR réclame la mise en place d’une prestation maternité indépendante de la convention ou le conventionnement des remplaçants. Ultime regret : la mesure ne s’appliquera que six mois après la publication de l’arrêté au « Journal Officiel ».
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