Un an et demi après la publication de leur rapport au vitriol sur « le système français de contrôle de l’efficacité et de la sécurité des médicaments », les Prs Bernard Debré et Philippe Even ont récidivé avec un nouvel opus publié aux éditions du Cherche-Midi. Sous le titre « Guide des 4 000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux », le livre affirme que 40 % des médicaments présents dans la pharmacopée française « ont une efficacité faible ou nulle » et que 25 % présentent « un risque potentiel » dont 5 % « un risque majeur ».
Les deux auteurs décrivent sans nuance un circuit fou du médicament, selon eux totalement inféodé aux laboratoires pharmaceutiques. Accusés de tous les maux, ceux-ci sont dépeints comme uniquement préoccupés par leurs impératifs industriels et financiers.
Certaines critiques du tandem font l’objet d’un relatif consensus, comme le haut niveau de consommation de médicaments en France ou l’existence dans la pharmacopée de produits à service médical rendu très faible. Mais les deux compères oublient de préciser que les autorités de santé ont procédé ces dernières années à des vagues de déremboursements et que la récente loi Bertrand renforce la surveillance du médicament dans sa vraie vie.
Le livre souffre de son outrance et de ses affirmations à l’emporte-pièce. Les patients y sont décrits comme des « malades imaginaires » qui « achètent des molécules au caddy, carte Vitale en main ». Les médecins sont accusés de prescrire sans discernement « des médicaments inefficaces et quelquefois dangereux ». La majorité des essais cliniques réalisés par l’industrie seraient « peu crédibles, biaisés, truqués et même mensongers ». Retrouvez l’ensemble de notre dossier sur www.lequotidiendumedecin.fr
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