DÉPARTEMENT RURAL aux contours côtiers déchiquetés par la mer, le Finistère avait été auditionné au printemps dernier par la mission d’appui. Cette instance avait été mise en place par Roselyne Bachelot pour aider les départements déstabilisés par sa demande de resectorisation de février dernier.
Aux termes de cette circulaire, le Finistère devait en effet passer de 52 à 29 secteurs. Une gageure pour un territoire à la population vieillissante qui présente en outre la double particularité de recevoir des cohortes de vacanciers pendant les vacances et de ne disposer à ce jour d’aucune maison médicale de garde (MMG).
A la suite des recommandations de la mission d’appui (passer à 33 secteurs et mettre en place des MMG le plus souvent adossées ou à proximité d’un hôpital), l’association départementale d’organisation de la PDS (ADOPS) et le conseil départemental de l’Ordre ont réalisé un important travail de réflexion. Il a donné naissance à un projet départemental, accepté en l’état par la DDASS (direction départementale de l’action sanitaire et sociale) et la CPAM (caisse primaire d’assurance-maladie) et présenté ces jours-ci à l’UNCAM (union nationale des caisses d’assurance-maladie).
Le document est ambitieux en ce qu’il réunit tous les acteurs locaux de la PDS (ADOPS, CDOM, DDASS) et qu’il va au-delà des demandes ministérielles de réduction du nombre de secteurs : Roselyne Bachelot, dans sa circulaire, demandait en effet au Finistère de passer à 29 secteurs, le projet en prévoit finalement 26, même si leur nombre est modulable en fonction des saisons et des horaires. Chaque secteur serait adossé à un point fixe de garde : le cabinet du médecin de garde pour les petits secteurs, et un point de consultation installé dans l’enceinte d’un hôpital ou d’une maison de retraite dans les grands secteurs. Pour les visites de nuit incompressibles, le département a été découpé en huit « mégas secteurs » dotés chacun d’un effecteur mobile. Celui-ci effectuerait les visites et laisserait aux médecins de garde « fixes » les consultations. Huit « mégas secteurs » paraissent en effet suffisants au regard de l’activité constatée en 2007 : entre 1,54 et 4,08 actes par nuit pour chaque territoire couvrant ces megas secteurs.
Enfin, le projet prévoit que les effecteurs, mobiles ou fixes, soient rémunérés sur la base de 3 « C » de l’heure, sauf pour la période 0-8 heures pour laquelle ils seraient payés 4 « C » de l’heure. Il prévoit aussi l’augmentation du nombre de régulateurs libéraux pour faire face à la demande.
Désengorger les urgences.
Il reste que ce projet à un coût. Ses promoteurs l’estiment, tous postes confondus, à 5,5 millions d’euros par an pour l’ensemble des astreintes et des actes. Un prix qui peut sembler élevé pour un seul département, mais les promoteurs du projet font valoir à juste titre que ce type d’organisation permet une couverture des besoins 24 heures sur 24, alors que l’organisation actuelle ne couvre que 35 % des secteurs durant la nuit profonde. Ce projet contribue donc résolument au désengorgement des urgences hospitalières. De plus, ce type d’organisation rend le schéma général parfaitement lisible, tant pour la population que pour le Centre 15, le tout pour un coût annuel par habitant du département de 6,22 euros.
L’ADOPS 29 et le conseil départemental ont envoyé le projet à l’UNCAM et attendent un retour. Nul doute qu’à l’aube de l’adoption de la loi HPST, la réponse des tutelles sera analysée avec attention par tous les acteurs de la permanence des soins.
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