Le nombre de pharmaciens, tous secteurs confondus, a augmenté de 0,35 % en 2015 (soit 262 pharmaciens supplémentaires) mais les fermetures d'officines, une tous les deux jours, se sont accélérées. C'est ce que révèle une étude de l'Ordre des pharmaciens, parue ce jeudi.
Au 1er janvier 2016, la France comptait 74 754 pharmaciens, dont 2 347 de plus de 66 ans, un chiffre qui a plus que doublé en 10 ans. L'augmentation parallèle des tranches d'âge jeunes a cependant permis de stabiliser la moyenne d'âge des pharmaciens à 46,6 ans. Par ailleurs, 2 324 nouveaux inscrits à l’Ordre ont été relevés en 2015.
Le nombre de pharmaciens de moins de 38 ans est donc en hausse de 11 % (20 328 en 2015 contre 18 317 en 2005). « Le renouvellement est en marche », assure le CNOP. « Il aurait dû être plus rapide compte tenu du relèvement du numerus clausus depuis 2008 à 3 090 places », précise l'Ordre.
L'étude met aussi en avant la réduction de 60 % du nombre de structures qui possèdent les laboratoires de biologie médicale depuis janvier 2010. « On assiste à l'accélération de la restructuration par concentration économique, financière et technique », précise le CNOP.
Une concentration accompagnée d'une baisse du nombre de pharmaciens biologistes (-1 %), qui crée des disparités entre les zones urbaines et rurales quant à la densité des laboratoires sur le territoire.
Phénomène de concentration
Dans les établissements de santé, 10 pharmacies ont fermé en 2015, ce qui porte leur nombre à 2 527. La concentration juridique est illustrée par une augmentation de 17 % du nombre de groupements de coopération sanitaire. Le nombre de pharmaciens hospitaliers a, lui, augmenté de 3,7 % en un an.
Mais c'est la situation des officines de ville, dans laquelle exercent près de trois pharmaciens sur quatre, qui inquiète l'Ordre. En 2015, une pharmacie a fermé tous les deux jours (contre une fermeture tous les trois jours en 2014), les départements les plus touchés étant la Corrèze, l'Orne et la Haute-Marne.
« Il n'y a pas que les pharmacies de petite taille qui disparaissent. Un tiers des fermetures concernent des officines à plus d'un million d'euros de chiffre d’affaires », souligne Isabelle Adenot, présidente du CNOP.
Si les nouveaux pharmaciens titulaires continuent de s'installer y compris dans les départements ruraux, la pyramide des âges suscite les craintes du représentant de la profession. Le nombre annuel de pharmaciens d'officines qui atteindront 65 ans va fortement augmenter, passant de 597 à 1 929 en 2021, alors que « seulement 30 % des étudiants choisissent cette filière » (contre 60 à 70 % auparavant), s'alarme l'Ordre.
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