Plus branchée que ses aînés, la jeune génération a déjà intégré la santé connectée dans sa pratique quotidienne. Tel est l’enseignement d’une enquête du Lab e-Santé, menée en partenariat avec MedPics, Le Moniteur des Pharmacies et Stagium et dévoilée en février. Ainsi, les jeunes médecins ont globalement une vision positive de l’apport que peut avoir la santé connectée sur la relation entre le professionnel de santé et le patient. Ainsi, 44 % d’entre eux estiment, en effet, que la santé connectée améliorera leurs relations avec les patients, 35 % qu’elle ne changera rien et seulement 12 % qu’elle pourrait dégrader cette relation. Ce constat se retrouve dans leur vision générale de la santé connectée puisque 59 % des jeunes médecins la voient comme apporteuse de belles choses tandis que 1 % à 4 % la jugent inutile. Cette enquête a été autoadministrée sur le Web, du 15 au 30 janvier 2016, auprès d’un panel de 545 jeunes médecins et pharmaciens, étudiants à partir de la quatrième année, jusqu’aux jeunes médecins remplaçants ou installés depuis 5 ans et aux jeunes pharmaciens officinaux titulaires depuis au maximum 5 ans, avec une limite d’âge de 35 ans.
Vers plus de conseils d’applications santé aux patients
Pour les jeunes médecins, la santé mobile constituera un véritable atout pour optimiser la prise en charge des patients. Ces jeunes interviewés, appartenant à la génération Y, sont tombés dans le chaudron du numérique tout petits. Si, actuellement, 25 % de ces jeunes médecins déclarent avoir déjà conseillé une application mobile ou un objet connecté de santé, en 2020, ils seront, respectivement 78 % à penser que cette pratique sera devenue régulière.
« Les résultats de cette enquête montrent que ces étudiants en médecine et jeunes praticiens se montrent déjà prêts à conseiller ces outils dans la prise en charge des patients, lorsqu’ils seront en exercice ou dans l’avenir, sachant qu’ils y recourent déjà eux-mêmes dans leur pratique quotidienne. Ils utilisent notamment les applications mobiles de guide thérapeutique, qui leur permettent un gain de temps appréciable tout en évitant les erreurs d’interactions médicamenteuses », souligne le Dr Didier Mennecier, vice-président du Lab e-Santé.
Des applications d’information, mais pas encore de suivi thérapeutique
Sur le plan pratique, la plupart des applications, que les médecins peuvent conseiller aujourd’hui à leurs patients, sont davantage consacrées à l’information médicale pour améliorer la prise en charge de la maladie. Les eApps qui permettent le suivi thérapeutique ne sont pas encore aujourd’hui légion. Leur utilisation doit d’ailleurs encore être clarifiée sur le plan juridique.
« Les jeunes praticiens restent prudents : ils ne sont pas prêts à prescrire tout de suite de telles applications. Ils se projettent dans 4 à 5 ans lorsqu’ils seront à même d’avoir des produits validés et pourront les conseiller en prescription pour aider la prise en charge thérapeutique », tempère le Dr Mennecier. La santé connectée sera donc bientôt partie intégrante des conseils des jeunes médecins. Mais, pas au détriment des patients.
Christine Colmont
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