RIEN NE VA PLUS pour les médecins de protection maternelle et infantile. Figés dans un statut non revalorisé depuis vingt ans (médecins territoriaux), touchés par une démographie vacillante, ils manifesteront ce vendredi 29 novembre à partir de 12 H30 entre la faculté de médecine de Paris (45 rue des Saints-Pères) et le ministère de la Fonction publique.
Ces praticiens refusent la marginalisation. Ils font valoir que les médecins inspecteurs de santé publique (MISP) ont obtenu des avancées statutaires en 2000. Ceux de l’éducation nationale ont été revalorisés en 2012. Mais rien de concret pour les médecins territoriaux de PMI, déplore leur syndicat (SNMPMI), sinon des promesses du gouvernement il y a un an, et le vote à l’unanimité du conseil supérieur de la fonction publique territoriale (CSFPT) en faveur de l’alignement indiciaire des médecins territoriaux sur les MISP.
Cette situation a une incidence directe sur l’attractivité de la filière. En 2010, 10 % des postes de médecins de PMI étaient vacants, et la situation ne fait qu’empirer. Dans la Manche, quatre postes sur douze sont vacants (50 % en Dordogne). Les projections à l’horizon 2020 montrent que 66 % des médecins de PMI en poste seront partis à la retraite, aggravant le phénomène. Dans le même temps, « le nombre de naissances reste à un niveau très élevé », accentuant l’effet ciseaux. Et les missions des services de PMI s’étoffent : consultations préventives, vaccinations, dépistage, accompagnement et éducation à la santé dans des situations de handicaps et de maladies chroniques, contraception, lutte contre les violences faites aux femmes...
2 000 euros par mois en début de carrière.
« On ne s’explique pas cette absence de revalorisation, constate le Dr Pierre Suesser, pédiatre, président du SNMPMI. D’autant que, s’agissant de moins de 3 000 médecins répartis sur une centaine de collectivités territoriales, il ne s’agit pas de dépenses somptuaires ».
Le traitement indiciaire de départ d’un médecin territorial est de 2 037 euros brut par mois contre 2 523 pour un médecin inspecteur de santé publique. « Tout au long de leur carrière, il y a un écart de 500 à 800 euros entre les deux traitements », calcule le syndicaliste. Le conseil général de Seine-Saint-Denis, plus gros employeur de médecins de PMI, a pris officiellement parti pour une revalorisation de leur statut.
La manifestation est aussi un cri d’alarme aux pouvoirs publics car la situation engendre « un recul des capacités d’intervention des services de PMI », précise le Dr Suesser. Une rencontre est prévue ce vendredi entre une délégation syndicale des médecins de PMI et le cabinet de Marylise Lebranchu, ministre de la Fonction publique. Une deuxième étape de mobilisation est envisagée, sous forme de pétition nationale des professionnels et des usagers.
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