Maladies cardio-vasculaires

Les pharmaciens du Pas-de-Calais participent au dépistage

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Publié le 07/11/2016
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Crédit photo : Florence Quille

Ce sont les très mauvais chiffres de mortalité par maladies cardio-vasculaires qui ont incité les pharmaciens du secteur à se mobiliser.

Dans l’arrondissement de Lens-Liévin, la surmortalité atteint + 81,4 % par rapport à la moyenne nationale. À l’appel de l’Agence Régionale de Santé, qui lançait un programme quinquennal ParCoeur, l’URPS a proposé une opération de dépistage menée dans les 44 officines du secteur. « En tant que pharmaciens, nous connaissons bien nos patients. Ils viennent régulièrement acheter du doliprane ou du lait pour bébé. À l’occasion de ces achats, nous leur proposons de faire ce dépistage gratuit en 15 minutes », explique Eric Bot, pharmacien à Loison sous Lens, missionné par l’URPS pour cette expérimentation.

Sensibiliser au dépistage

Personnes ciblées : les hommes de plus de 40 ans, les femmes de plus de 50 ans, les personnes obèses ou en surpoids, et les fumeurs. Les tests proposés consistent en une mesure de la tension, du poids et du périmètre abdominal, test sanguin pour mesurer la glycémie capillaire et de la cholestérolémie. Si l’un des paramètres est positif, la personne est orientée vers son médecin traitant. Sur la première semaine d’expérimentation, 80 % des patients dépistés présentaient une anomalie et ont été invités à consulter. « De nombreux patients ne consultent pas car ils ne présentent aucun symptôme. Ils ne se sentent pas malades. Certains n’ont même pas de médecin traitant, déplore le Dr Jean-Marc Vigne, cardiologue de l’URPS médecins libéraux qui a piloté le projet avec les pharmaciens. Dans notre secteur, la démarche de dépistage n’est pas du tout ancrée dans les mentalités. Les patients consultent très tard, avec des pathologies déjà lourdes. Ils gardent plus de séquelles et meurent jeunes. Cette initiative va permettre de les sensibiliser au dépistage, et peut-être les inscrire dans un parcours de soins. » Les initiateurs du projet comptent sur la relation de confiance existant entre le pharmaciens et leurs clients pour lever les freins existants. « Nous avons reçu une formation dispensée par un professionnel spécialisé en motivation ( du Centre de ressources et de formation à l’éducation du patient) afin de nous aider trouver les bons mots pour convaincre les gens de faire le test, sans les stigmatiser pour autant. Et une fois le test passé, les convaincre d’aller voir un médecin », explique Eric Bot. L’expérimentation financée par la CPAM (16 000 euros) et l’ARS (90 000 euros) fait l’objet d’une évaluation. Pour chaque dépistage positif, une fiche anonyme permet de suivre le parcours de la personne dépistée. Si au terme des trois mois, l’expérience s’avère concluante, elle sera étendue à d’autres territoires présentant de faibles taux de réponse aux dépistage.

De notre correspondante Florence Quille

Source : Le Quotidien du médecin: 9532