Quatre ans après cette réforme, des voix s'élèvent pour demander un aménagement de la ROSP.
Ayant observé « une importante hétérogénéité de l’attribution de leurs points et donc de leur rémunération », ces dernières années, les jeunes médecins aspirent à de nouveaux critères plus favorables. Dénonçant des « défauts de conception » du dispositif, le Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG) réclame un changement de méthode de calcul. Il propose une distinction claire entre le volet « santé publique » de la ROSP (sous forme d’un contrat optionnel annuel avec tacite reconduction) et des « dotations conventionnelles structurantes » (pour l'organisation du cabinet et l'informatisation).
Pas en reste, le Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants (REAGJIR) demande que la ROSP soit adaptée à la pratique des jeunes en prenant des moyennes de population en fonction des zones d’exercice, ou en calculant la prime au 1er janvier de l'année N+1 en cas d'installation au dernier trimestre. Le syndicat réclame que la ROSP soit accessible aux médecins remplaçants et que la participation à la permanence des soins ou la maîtrise de stage puissent intégrer les indicateurs. Les internes de l'ISNI ont de leur côté formulé une proposition inédite : majorer de 7 à 10 euros le point de ROSP pour les jeunes médecins pendant leurs trois premières années d'installation en libéral dans un territoire en pénurie démographique.
Le secrétariat physique, un nouveau critère ?
Le collège de médecine générale (CMG), qui fédère les structures professionnelles, scientifiques et académiques, n'est pas en reste. Il juge que la ROSP, « vendue aux médecins libéraux comme une revalorisation de la consultation », doit évoluer vers une démarche qualité stricto sensu. Selon lui, les indicateurs sont figés, certains objectifs cibles sont « inadaptés » et le système manque de souplesse (cas particuliers, profils de patientèle). Le collège a donc présenté plusieurs propositions d'évolution de la ROSP.
Au chapitre de l'organisation du cabinet, le secrétariat physique, l'utilisation d'une messagerie sécurisée ou encore la rédaction d'une lettre lors de l'adressage à un médecin correspondant pourraient faire partie de la ROSP, suggère le CMG.
De même, l'implication du médecin traitant dans la continuité des soins, la coordination avec les paramédicaux, le regroupement d'équipes de soins primaires, la participation à des groupes d'échanges ou l'élaboration des plans de santé/soins feraient de bons indicateurs.
Le CMG propose en revanche de supprimer plusieurs indicateurs dans le suivi du diabète (périodicité recommandée des dosages de l'hémoglobine glyquée, taux LDL CH déclaratif…). Mais il plaide pour l'ajout d'items comme la consultation de podologie ou la micro-albuminurie une fois par an. Pour le suivi des hypertendus, le collège envisage de prendre en compte l'évaluation de la fonction rénale, le pourcentage de patients à haut risque cardio-vasculaire sous statines ou encore la prescription d'activité physique.
Il suggère enfin de nouveaux indicateurs sur le dépistage du cancer colorectal (la CNAM y est favorable), le dépistage de l'obésité chez l'enfant, le tabac (conseil, taux de prescriptions de substituts nicotiniques…) ou encore les vaccinations chez le nourrisson et l'enfant.
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