Les syndicats entre opposition et scepticisme

Publié le 26/01/2010
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A priori écartés de la mission Legmann, les syndicats médicaux font une lecture peu enthousiaste du questionnaire envoyé dans les départements.

• Dr Michel Combier (UNOF) : « J’ai parcouru ce questionnaire. Comme pour les précédentes enquêtes, c’est toujours les mêmes questions, l’Ordre aura donc les mêmes réponses. Après, que va-t-il faire... ? Plus généralement, l’Ordre a indiqué qu’il n’y aurait pas de syndicaliste dans son comité d’experts. L’expérience prouve que quand on se débarrasse des syndicats, c’est qu’on prépare un mauvais coup. Michel Legmann est assurément une personne respectable, mais il a peut-être reçu des ordres pour nous éviter. (...) Il est probable qu’il a pour mission d’écarter les revendications syndicales. »

• Jean-Claude Régi (FMF) : « C’est bien que Michel Legmann demande aux ordres départementaux de faire remonter les informations sur la réalité du terrain, mais il connaît déjà les réponses, il ne faudrait pas que ça tourne en rond. Nous attendons surtout de lui qu’il demande aux syndicats leur point de vue car ils ont leur mot à dire. J’espère au moins être entendu car la refondation de l’exercice libéral est une question éminemment syndicale. Si j’avais été chargé de cette mission, l’avis de l’Ordre m’aurait été précieux. »

• Claude Leicher (MG-France) : « J’ai de la sympathie pour Michel Legmann et du respect pour son institution, mais la mission dont il est chargé est en dehors de la mission principale de l’Ordre, qui est le respect de la déontologie. Cette mission a été confiée à Michel Legmann et non au président de l’Ordre, mais en envoyant ce questionnaire purement descriptif dans les départements, ça devient une mission de l’Ordre. Michel Legmann prend donc un risque institutionnel : si les mesures proposées par sa mission ne conviennent pas aux médecins, c’est l’institution qui sera mise en cause. D’autant que Michel Legmann ne veut pas de syndicalistes dans son comité d’experts, si bien que ceux-ci se sentiront encore plus libres pour faire des propositions et critiquer celles de l’Ordre. »

• Christian Jeambrun (SML) : « La méthode qui consiste à écarter les syndicats du comité d’experts est pour le moins curieuse, mais je n’avais pas l’intention d’en faire partie. Ceci étant, le SML est une force de propositions, toutes nos réflexions sont à la disposition de Michel Legmann pour faire réussir sa mission. »

› H.S.R.

Le Quotidien du Mdecin

Source : Le Quotidien du Médecin: 8695