A la suite des récents drames et dysfonctionnements constatés au cours du dernier mois dans plusieurs établissements de santé (notamment à l’hôpital St Vincent de Paul à Paris, à l’hôpital Bullion dans les Yvelines et à l’hôpital de Longjumeau dans l’Essonne), Roselyne Bachelot avait annoncé son intention de réunir l’ensemble des professionnels de santé, libéraux et hospitaliers, pour tenter de remédier à ces problèmes.
Lundi dernier, c’était chose faite : la ministre de la santé a réuni pour une journée de travail les
fédérations hospitalières publiques et privées, les conférences de directeurs d’hôpital et de présidents de CME, les intersyndicales de praticiens hospitaliers, les syndicats de la fonction publique hospitalière, les représentants du SAMU, l’Ordre des médecins, et les syndicats de médecins libéraux. Ordre du jour, selon Roselyne Bachelot, ne pas entrer « dans une logique de culpabilisation ou de stigmatisation », mais « identifier et comprendre les faiblesses » du système. A l’issue de cette réunion, Roselyne Bachelot a indiqué avoir dressé avec ses interlocuteurs plusieurs constats et s’être engagée sur plusieurs propositions.
En matière de régulation médicale tout d’abord, la ministre de la Santé note qu’elle « doit se moderniser », car « les outils sont hétérogènes, parois obsolètes et mal renseignés. L’information sur la disponibilité du système de soins n’est donc pas suffisamment accessible en temps réel ». Roselyne Bachelot veut donc la moderniser. Pour ce faire, le futur directeur général de l’ARS (Agence régionale de santé) disposera « d’un pouvoir d’intervention en cas de nécessité ». La ministre de la Santé compte également renforcer le dispositif existant et promet les textes juridiques nécessaires à la consolidation de cette « capacité de pilotage » confiée au directeur général.
Plateforme internet
Roselyne Bachelot note également que « la diminution de l’activité de médecine de ville observée pendant les périodes de congé entraîne une augmentation du recours aux services d’urgence ». Si bien que, selon elle, les patients ne sont pas suffisamment informés des possibilités et que le 15 est engorgé. Elle a notamment relevé qu’à Paris pendant les fêtes, les urgences hospitalières et SOS Médecins étaient « débordés » alors que les MMG parisiennes étaient loin d’afficher complet. La ministre de la Santé compte donc mettre en uvre « une plateforme internet et téléphonique » permettant une information directe des citoyens. Roselyne Bachelot est d’ailleurs allée rendre visite hier à Bordeaux au SAMU Centre 15 qui vient de mettre au point un dispositif qui préfigure ce qu’elle souhaite voir se développer au niveau national. Cette plateforme comprend un centre d’appel téléphonique qui prend en charge les appels dits simples, comme les avis médicaux et les demandes des renseignements, ainsi qu’un site internet grand public qui indique aux citoyens les coordonnées des professionnels de santé les plus proches de chez eux et délivre des informations pratiques. Roselyne Bachelot souhaite étendre au niveau national cette plateforme régionale et met sur la table 10 millions d’euros (trois millions en 2009 et sept en 2010) pour réaliser cette réforme.
Quant à la sécurisation du circuit du médicament à l’hôpital, la ministre de la Santé compte missionner un groupe d’experts « afin d’auditer ses défaillances, et de proposer un référentiel opposable et réaliste ». Pour Didier Houssin, directeur général de la santé, cette sécurisation du circuit passe notamment par la révision « de certains aspects de l’étiquetage primaire ou secondaire ».
Enfin, Roselyne Bachelot a demandé plus spécifiquement aux représentants des médecins libéraux de lui remettre « très rapidement » des propositions susceptibles de répondre aux attentes des patients en matière de continuité des soins.
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