L’URML (union régionale des médecins libéraux) de Rhône-Alpes vient d’aboutir à un nouvel outil démographique qui informe sur l’accès au spécialiste le plus proche d’un point donné de la région. L’instrument est unique en son genre en France ; il pourrait s’avérer aussi utile aux médecins qu’à leurs patients et aux décideurs.
« Ça change complètement l’angle de vue car, cette fois-ci, nous avons raisonné à partir des patients », explique le Dr Jean Derrien, président de l’URML. Cinq ans après le lancement de Géosanté – qui permettait de décrire l’environnement de soins en médecine générale –, l’innovation est la suivante : alors que pour obtenir une cartographie de l’offre en médecine générale, Géosanté avait découpé le territoire en « bassins de vie », le nouvel outil, qui s’intéresse à 17 spécialités, raisonne en termes de zone de soins de proximité. Pour disposer d’une photographie fiable, « il fallait prendre en compte le mode d’exercice particulier des spécialistes, sur plusieurs sites », explique Emile Olaya, président du collège des généralistes à l’URML, et cheville ouvrière de ce projet, mené à bien avec l’Agence MCI.
Par un simple « clic » de souris, il est désormais possible de connaître l’offre de soins spécialisés la plus proche de chez soi, mais aussi de savoir si cette offre relève d’un cabinet de groupe, d’un établissement ou d’un professionnel seul. Enfin, un état des lieux de la spécialité choisie est accessible : effectif, âge moyen des professionnels concernés, etc.
SROS ambulatoire.
Dès le mois de juillet, cet outil, qui se veut évolutif, sera accessible sur le site de l’URML (http://www.urmlra.org/srt/urmlra/home). Dans un proche avenir, il sera même disponible sur un site entièrement consacré à la démographie médicale en Rhône-Alpes. Contrairement à la cartographie réalisée en médecine générale, ce travail effectué sur l’offre de soins spécialisés n’a pas eu pour vocation première de pointer les zones déficitaires. Néanmoins, l’URML l’a conçu comme une aide à la décision : « La loi HPST [Hôpital, patients, santé et territoires] devrait permettre de contraindre les médecins à exercer en zones défavorisée, rappelle le Dr Derrien, mais il faudra quand même faire attention, par exemple, à ne pas charger la barque aux médecins qui exercent déjà sur plusieurs sites. » Avec en perspective la création prochaine d’un schéma régional d’organisation sanitaire (SROS) ambulatoire, l’URML espère également que cet outil servira de base à la discussion avec la toute nouvelle agence régionale de santé (ARS) et qu’il alimentera les travaux d’éventuels promoteurs de projets tels que les maisons de santé.
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