LES JOURNÉES de la Fédération française des maisons et pôles de santé (FFMPS) ont récolté à Paris un franc succès. Plus de 300 professionnels ont partagé leur expérience de terrain. Un engouement doublé d’une crainte face aux contraintes (en partie non médicales) qui accompagnent tout projet de regroupement.
« Qui sait exactement ce qu’est un protocole pluri-professionnel des soins de premier recours ? », demande le Dr Florence Maréchaux, médecin généraliste et membre de la Haute autorité de santé (HAS). Dans la salle archibondée, deux, trois mains timides se lèvent... Pédagogue, la généraliste explique pourquoi l’exercice coordonné et pluridisciplinaire ne peut avoir lieu sans un minimum d’organisation. « Bosser entre les mêmes murs ou en pôle ne signifie pas coopérer pour autant, explique-t-elle. Que ce soit pour un syndrome de glissement chez un patient âgé, une pathologie chronique comme le diabète ou une urgence de type AVC, les protocoles permettent de définir qui fait quoi, où, quand et comment ».
Généraliste dans un centre de santé d’Orly (Val de Marne), le Dr Anne Moulin exerce « sur deux sites avec quatre autres généralistes, onze spécialistes et cinq infirmières ». La jeune femme a mis sur pied un protocole informatisé partagé destiné à prévenir les hémorragies provoquées par les traitements anticoagulants par AVK. Médecins et infirmières intègrent prescriptions, observations et recommandations dans un dossier unique pour chacun des 46 patients concernés. « On aurait pu intégrer dans la boucle les pharmaciens » précise le Dr Moulin, qui a développé d’autres protocoles. C’est pratique pour nos collaborateurs extérieurs, médecins remplaçants, élèves infirmiers et infirmières libérales », insiste-t-elle.
Ce témoignage concret déclenche nombre de réactions. « Comment intégrer un protocole dans nos systèmes informatiques ? », interroge ce médecin toulousain. « Je ne me vois pas du tout recréer un truc comme ça », réagit une généraliste d’Orléans « nulle en informatique ». Le Dr Moulin explique « avoir suivi une formation payée par la mairie ». « Mais en libéral, qui va payer ? », protestent quelques voix.
À la tribune, on joue l’apaisement : « On a mis la pression sur les éditeurs de logiciel », explique le
Dr Michel Serin, vice-président de la FFMPS. « On ne vous laissera pas tout seuls dans la pampa », promet de son côté Jean-Yves Robin, directeur général de l’Agence des systèmes d’information partagés de santé (ASIP). Les médecins sont invités à consulter sur le site de l’HAS les sept protocoles types et leur mode d’emploi. Le résultat de… trois ans de travail
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