LE PRÉSIDENT DE L’ORDRE, Michel Legmann, a envoyé un questionnaire à l’ensemble des conseils départementaux. Jusqu’ici, rien d’extraordinaire. Sauf que ce courrier s’inscrit dans le cadre de la mission de refondation de l’exercice libéral que vient de lui confier Nicolas Sarkozy (« le Quotidien » du 14 janvier).
En lançant ce chantier, le chef de l’État avait précisé les orientations qu’il souhaitait lui voir suivre : simplifier la vie du praticien, favoriser l’effort de formation, autoriser la possibilité d’exercer dans des maisons de santé et des centres de soins ambulatoires, faciliter la mobilité des médecins, ou encore encourager la coopération entre généralistes et autres professionnels de santé de premier recours.
Autant de pistes reprises dans le questionnaires du Dr Legmann – et qu’il creusera par ailleurs avec un comité d’experts dont il s’est refusé jusqu’à présent à dévoiler la composition, précisant toutefois que la structure, qui ne sera pas nécessairement composée exclusivement de médecins, ne compterait pas dans ses rangs de... syndicaliste.
À quoi ressemble le formulaire adressé aux conseils départementaux, et que « le Quotidien » s’est procuré ? « C’est light », commente prudemment un ordinal, semblant attendre plus d’une telle initiative. De fait, peu de surprises, ni dans la forme, ni dans le fond. Si ce questionnaire a manifestement pour but de réaliser un état des lieux de la médecine libérale, on peut s’interroger sur les motivations de Michel Legmann, l’essentiel des réponses figurant déjà dans l’atlas de la démographie, ou dans l’état des lieux de la PDS que l’institution publie régulièrement.
La première question se rapporte aux qualifications. « À partir du nombre de médecins inscrits au tableau départemental, combien exercent effectivement leur discipline de qualification ? », est-il écrit. Il est également demandé de préciser le nombre de MEP, et de lister dans chaque département les spécialités en crise ainsi que les délais d’attente moyens pour obtenir un rendez-vous.
Vient ensuite un chapitre permanence des soins (PDS). « Selon vous, interroge l’Ordre , combien de médecins généralistes sont en mesure de participer à la PDS, et de manière effective, combien y participent ? ». Il est ensuite demandé de lister les raisons avancées par les médecins pour ne pas y participer. Le questionnaire s’intéresse alors à SOS Médecins et demande quel est son rôle dans le département.
Au chapitre de la coopération entre professionnels de santé médicaux et paramédicaux, les conseillers de l’Ordre sont priés d’énumérer les tâches qu’ils seraient prêts à partager avec les infirmières, les sages-femmes, les pharmaciens, les chirurgiens dentistes et les kinés. Enfin, les conseils départementaux sont invités à lister le nombre de médecins qui exercent en isolé, en cabinet de groupe, en maison pluridisciplinaire, en multisites, ou autre. Une dernière question, plus ouverte, invite les représentants ordinaux à préciser les incitations qui seraient, selon eux, de nature à rendre la médecine libérale plus attractive.
Dans le courrier accompagnant ce questionnaire, Michel Legmann indique que « le président de la République, par la mission qu’il a tenu à me confier, a souhaité marquer sa confiance dans le travail et l’autorité de notre institution. Dans mon esprit, nous sommes donc tous concernés par cette mission ». Selon le président de l’Ordre, une assemblée générale aura lieu au Conseil national le 6 février prochain pour « dégager quelques points forts » des réponses à ce questionnaire.
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