Il est possible que dans un avenir proche les pharmaciens aient la possibilité de « prescrire » certaines thérapeutiques. Cette disposition est à l’étude ; certains députés LREM intervenant pour favoriser l’approbation d’un projet de loi prévu dans ce sens.
Dès lors, nombreux sont les médecins qui ont montré leur désapprobation, et bien entendu ont mis en exergue leurs différends avec les pharmaciens.
La pratique médicale évolue très rapidement ; peut-être trop. Ainsi, dans quelques années des infirmières auront la possibilité de suivre certains patients chroniques (prescription d’hémoglobine glycosylée par exemple).
Les pharmaciens ont actuellement la possibilité de vacciner contre la grippe les patients. Dans certains quotidiens régionaux la liste des pharmaciens aptes à vacciner est même disponible cette année et fait les titres de ces journaux.
Tous ces événements bouleversent le paysage sanitaire de notre pays, et ont pour but de pallier au problème du déficit actuel des médecins. Cependant, malgré les protestations des uns et des autres (protestations souvent débattues sur la place publique), nous devons nous poser certaines questions.
La guerre engendrée par ces délégations de tâches n’est-elle pas sciemment orchestrée par nos dirigeants pour mieux contrôler, et affaiblir les médecins ? Qui va coordonner ces différents intervenants dans la prise en charge du patient : le médecin ou un autre professionnel de santé ? Quelle sera la responsabilité des prescripteurs pharmaciens ou des infirmiers en cas d’erreur d’évaluation (cela est très facile, et s’observe déjà chez les médecins) ? Pourquoi les politiques n’ont-ils pas demandé aux différents acteurs de ce changement de se mettre derrière une table pour donner leur point de vue, et agir en fonction du résultat de ces cogitations ?
Le changement est souvent source de conflit du fait de problèmes de communication. C’est probablement la raison qui pousse nos gouvernants à surfer sur cette vague pour brouiller les cartes et imposer leurs vues ; à moins qu’ils n’aient pas réellement compris le rôle de chacun dans notre système de santé. Dans ce dernier cas nous risquons de conduire notre système de santé à la manière d’un vaisseau spatial incontrôlable.
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