L’ENQUÊTE a été réalisée par le laboratoire INSERM SE4S auprès de plus de 1 500 médecins généralistes dans 5 régions*. D’après les premiers résultats, les médecins hommes, ceux qui pratiquent les médecines douces (acupuncture, homéopathie), ceux qui ne sont pas vaccinés contre la grippe saisonnière et ceux qui ont été interrogés le plus tardivement pendant la période d’enquête (juin-septembre), adhèrent moins que les autres à l’idée que leur propre vaccination est une priorité sanitaire.
Les premiers points confirment le fait qu’il y a une résistance en France à la vaccination de la part de certains médecins, ceux adeptes de médecines alternatives ou qui sont résistants à la vaccination en général. Une partie du problème est donc permanent et touche à la capacité des autorités de santé à faire admettre que certains vaccins ont bien un bénéfice-risque qui reste positif, même auprès des professionnels de santé. Cette sous-population reste néanmoins minoritaire, puisque l’étude révèle que 71 % des médecins généralistes étaient parfaitement vaccinés contre la grippe saisonnière et que 15 autres pour cent s’étaient fait administrer au moins un vaccin antigrippe dans les trois dernières années.
Mais c’est le dernier point qui est des plus intéressants. La date d’enquête modifie l’appréciation des médecins sur la nécessité de leur propre vaccination : 6 % en contestent la nécessité avant juillet, 12 % après août. Les informations reçues au cours de l’été – sur la létalité de la maladie ? sur la rapidité de la contagion ? sur la qualité des vaccins ? – ont contribué à la révision des jugements des médecins sur le mode optimal de réponse à la grippe A(H1N1) et le dispositif sanitaire à mettre en place. Il est très probable que les médecins ont appris, au cours de l’été, à mieux apprécier la gravité du H1N1 – au regard par exemple du H5N1 grippe aviaire, extrêmement plus mortel. Peut-être aussi les médecins généralistes font-ils montre d’une certaine réaction « ostensiblement posée », faisant contrepoids à l’important degré d’activisme qui semble animer les autorités politiques nationales.
* Le panel de médecins généralistes réunit, sous le parrainage du ministère de la Santé, l’Inserm SE4S (Marseille), les Observatoires régionaux de la santé et les URML des 5 régions ayant participé à l’enquête
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