Attendu depuis la parution de la loi de santé en janvier 2016, le dispositif du médecin traitant de l'enfant devrait bientôt voir le jour. L'Assurance-maladie et les syndicats de médecins libéraux ont en effet commencé à travailler sur un avenant conventionnel relatif à la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) du médecin traitant de l'enfant. La nouvelle convention prévoit que les partenaires devront parvenir à un accord sur ce sujet d'ici au 31 décembre 2016.
Une première séance de travail a permis d'identifier les thématiques qui pourraient être valorisées dans le cadre de la ROSP des généralistes et des pédiatres qui prennent en charge les patients de moins de 16 ans, dispensés jusqu'à ce jour du parcours de soins. « La ROSP du médecin sera centrée sur la vaccination, l'obésité (suivi de la courbe IMC), la prise en charge de l'asthme de l'enfant et la sensibilisation des parents à la surveillance bucco-dentaire », confie le Dr Claude Leicher, président de MG France, alors qu'une réunion de négociation sur ce sujet est prévue à la CNAM ce mercredi (à laquelle sont conviés également les syndicats non-signataires de la convention).
Dépistage des addictions
Dans un document de travail remis aux syndicats, que « le Quotidien » a consulté, la CNAM évoque plusieurs autres indicateurs spécifiques tels que la lutte contre l'antibiorésistance, le dépistage des addictions chez l'adolescent (tabac, alcool), la détection des troubles sensoriels ou d'apprentissage ou encore le dépistage du risque suicidaire chez les 12-16 ans.
Les indicateurs retenus et le nombre de points qui leur seront attachés doivent encore faire l'objet d'arbitrages. L'assurance-maladie affiche son intention de retenir des indicateurs de qualité des pratiques cliniques « utiles, pertinents (basés sur des référentiels faisant consensus), mesurables, statistiquement robustes, visant des objectifs cibles et sans exclusion de patients. »
La CNAM veut par exemple augmenter la couverture vaccinale ROR à deux doses des enfants avant l'âge de deux ans pour atteindre 95 % pour la première dose et 80 % pour la seconde. Pour renforcer le dépistage du surpoids, les médecins traitants seraient incités à renseigner au moins deux fois par an la courbe de corpulence (réalisée à partir de l'IMC).
S'il constitue une avancée, les praticiens n'attendent pas monts et merveilles de ce nouveau dispositif. « Cette ROSP pédiatrique ne devrait pas dépasser les 1 000 euros par praticien et par an », calcule le Dr Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des médecins de France (FMF).
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