À l'occasion de la grande conférence de la santé, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES, ministère) a publié une enquête sur les quelque 1,9 million de professionnels de santé exerçant en France (disponible au format PDF). Elle y dresse notamment un portrait des omnipraticiens.
102 485 généralistes tous modes d'exercice
Selon le répertoire partagé des professionnels de santé, il y avait en janvier 2015 exactement 222 150 médecins en activité en France dont 102 485 omnipraticiens (soit 46 %), tous modes d'exercice, précise la DREES. Dans l'OCDE, la proportion de généralistes est seulement de 30 % (sur l'ensemble des effectifs médicaux), ce qui place l'Hexagone parmi les pays où le ratio d'omnipraticiens est le plus élevé.
Contrairement à certaines idées reçues, les généralistes sont (comparativement) la spécialité de premier recours la mieux répartie sur le territoire. La DREES fait valoir que « la quasi-totalité de la population » accède à un omnipraticien en moins de 15 minutes.
L'âge moyen des généralistes est de 51,6 ans. Les femmes représentent aujourd'hui 43 % de la population médicale contre 30 % en 1990.
52 % des omnipraticiens exercent en groupe
Parmi les 102 485 généralistes, un peu plus de 67 % exercent en libéral, pourcentage relativement stable depuis 2000 (70 %). L'exercice en cabinet de groupe (mono disciplinaire) attire aujourd'hui 52 % des omnipraticiens contre 43 % en 2001. En 2015, les deux tiers des généralistes de moins de 40 ans exercent sous cette forme, contre moins de la moitié chez leurs confrères de plus de 60 ans.
Quant à l'exercice pluriprofessionnel, il se développe rapidement, même s'il demeure encore très minoritaire. En mars 2015, le ministère comptabilisait 700 maisons de santé pluridisciplinaires (MSP), et il en escompte plus de 1 000 fin 2016. À raison de 5 praticiens en moyenne par structure – essentiellement des généralistes – ce sont environ 4 000 omnipraticiens qui ont choisi ces structures pluriprofessionnelles.
Revenus : mieux que les Belges, moins bien que les Allemands
Le revenu des omnipraticiens libéraux s'élevait à 78 700 en 2013. Le ministère précise que les revenus libéraux ont, entre 2005 et 2013, davantage progressé pour les spécialistes (+0,8 % par an en euros constants) que pour les généralistes (+0,3 % par an). Le taux de dépassement moyen des généralistes de secteur II est de 40,8 % en 2014.
La DREES précise que les omnipraticiens français sont mieux lotis que leurs confrères belges ou irlandais. Leur rémunération serait comparable à celle des généralistes autrichiens, danois, canadiens ou hollandais, mais inférieure à celle de leurs confrères britanniques ou allemands.
57 heures de travail par semaine, 18 minutes par consultation
Les généralistes interrogés déclarent travailler 57 heures en moyenne par semaine (60 heures en zone rurale, 56 en zone urbaine). Les femmes disent travailler 53 heures par semaine en moyenne contre 59 heures pour les hommes. Les plus de 45 ans travaillent en moyenne 58 heures part semaine, contre 55 pour les moins de 45 ans. Ces médecins généralistes ont déclaré avoir pris en moyenne 5,3 semaines de congé en 2010.
D'après l'assurance-maladie, les généralistes ont effectué en moyenne 4 600 actes en 2013, dont 10 % de visites. Ces dernières sont en forte diminution depuis 10 ans. Les praticiens déclarent consacrer en moyenne 18 minutes par consultation.
4 heures hebdomadaires de paperasse
Les omnipraticiens consacrent en moyenne 33 heures par semaine à leurs consultations. Le reste de leur charge de travail est constitué par l'encadrement des étudiants en médecine, leur formation (13 demi-journées par an), la lecture d'articles médicaux (2 heures par semaine), l'accueil des visiteurs médicaux (36 minutes par semaine), la permanence des soins et... les tâches administratives (4 heures par semaine).
Disposer d'un secrétariat reste un privilège. 76 % des généralistes en groupe ont un secrétariat, contre à peine un tiers de ceux exerçant seuls. 25 % des omnipraticiens indiquent faire leur comptabilité eux-mêmes et 14 % assurent faire eux-mêmes le ménage de leurs locaux.
Enfin, 80 % des généralistes avaient en 2007 le sentiment d'être en bonne santé. En revanche, 20 % déclarent avoir subi des violences ou des agressions dans leur travail.
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