Alors que le projet de loi Rist – qui ouvre l’accès direct à certains paramédicaux – a, selon le Syndicat des médecins libéraux (SML), « cassé l'équilibre d'exercice des différentes professions en tentant d'instaurer une médecine à deux vitesses où les patients ne bénéficiaient plus de l'expertise du médecin », le syndicat pousse ses pions afin de remettre le médecin libéral traitant au cœur de la prise en charge.
Ce jeudi, la centrale annonce l’organisation « au tout début de cet été » d'états généraux de la coordination. L’évènement s'attachera à « redonner la parole aux acteurs de santé de terrain, ceux qui la font vivre », résume le SML, en échangeant « dans une démarche pragmatique et concrète au bénéfice des patients ».
Le médecin, « pilote médical »
Le syndicat présidé par la Dr Sophie Bauer souligne qu’il n’a jamais été opposé à l’interprofessionnalité. « Bien au contraire », insiste le SML qui se voit même comme un « fer de lance » en matière de coordination. Mais à condition que le médecin reste le « pilote médical », et sans démantèlement des compétences. Une approche « pragmatique », fondée sur les « réalités quotidiennes », plaide le SML.
Le SML, qui a toujours été très méfiant face aux modèles administrés ou juridiquement lourds, défend des modalités « simples et fluides » de coordination interpro, permettant réactivité et efficacité optimales « en s’appuyant sur des outils numériques dédiés ». Une vision à rebours des politiques parlementaires et gouvernementales qui « ne conçoivent la coordination qu’au travers de dispositifs rigides, structuro-centrés, caractérisés par leur manque de souplesse et surtout imposés par la contrainte, aux médecins libéraux notamment ».
Le SML claque la porte
Il balaye en revanche la critique d’être « anti-CPTS » [communautés professionnelles territoriales de santé], ces centaines de pools de libéraux qui maillent progressivement l'Hexagone. Mais là encore, ces communautés ne doivent pas se transformer « en gendarmes des médecins libéraux sur le territoire », met en garde le syndicat, alors que le ministère de la Santé s’est fixé comme objectif de couvrir l’ensemble de la population française en CPTS d'ici à la fin de l'année.
La CPTS doit rester un outil possible et non une « forme unique de coordination conditionnant l’organisation des soins », martèle le SML. « La meilleure garantie de leur efficacité serait de promouvoir leur direction par des médecins libéraux », avance-t-il encore, convaincu que la « prééminence du médecin doit être reconnue et sanctuarisée » dans tout mode d’organisation interpro.
Ce jeudi, le SML en a profité pour annoncer qu’il quittait l'intersyndicale des Libéraux de Santé (LDS), constituée de onze organisations de libéraux – dont la CSMF – et créée en septembre 2021. Le SML affirme qu’il ne se « reconnaît plus dans les prises de position contre-productives et dogmatiques pour l’avenir du système de santé, défendues par les syndicats membres ».
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