PALINGES, Saône-et-Loire, 1 500 âmes. Le Dr Didier Garandeau n’aime pas être traité comme un enfant, encore moins de la part de sa caisse primaire. Ce médecin généraliste conteste l’efficacité d’Espace Pro, le service en ligne de l’assurance-maladie dédié aux professionnels, notamment pour la transmission dématérialisée des avis d’arrêts de travail et des protocoles de soins électroniques. « Je suis informatisé depuis 1994, explique-t-il au « Quotidien ». Je ne suis pas réfractaire à la nouveauté ! Je n’ai simplement pas dix minutes à consacrer à la saisie informatique d’un formulaire quand la vieille méthode au stylo-bille ne m’en prend que trois ». À l’instar du Dr Garandeau, 22 généralistes du département ont fait savoir à la caisse leur intention de ne pas utiliser la télétransmission. « C’est surtout pour les protocoles de soin qu’Espace pro patine, précise le Dr Patrick Desbois, président du syndicat départemental des médecins généralistes (MG 71). C’est très long, voire impossible, et les médecins, spécialement dans l’ouest du département, travaillent souvent plus de douze heures par jour ».
Pour mater les contestataires, la CPAM a refusé de leur envoyer par voie postale les formulaires papier d’avis d’arrêt de travail et de protocoles de soins. Coincés. Dans le cas du Dr Garandeau, on lui propose d’aller récupérer tout cela à Mâcon, à 73 kilomètres de son lieu de travail puis, après négociation, à Paray-le-Monial (16 kilomètres). « Notre démarche est avant tout orientée vers les assurés, pour qui la télétransmission est un service satisfaisant, argumente Alain Piffeteau, directeur de la CPAM de Saône-et-Loire. Ils ont la certitude que la CPAM recevra leur arrêt de travail dans les 48 heures légales ».
Une version 2.0 de la télétransmission des arrêts de travail « en cinq clics » devrait voir le jour rapidement. Et le protocole de soin ? « Perfectible », reconnaît Alain Piffeteau.
Les médecins reprochent à la caisse une décision unilatérale, sans concertation en commission paritaire locale. Bien que tardivement, c’est chose faite. Selon Alain Piffeteau, « 15 médecins sur 23 sont revenus sur leur décision et ont recommencé à utiliser Espace Pro. Pour les huit restants, nous maintenons notre décision de ne pas assurer la livraison des formulaires à domicile. À eux de se déplacer ».
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