L'assureur Branchet, spécialisé dans la couverture des praticiens de bloc opératoire, lance via la fondation Fondapro – qui s'emploie à faire le lien entre patients et soignants – un tour de France* des établissements dans un bus, à la rencontre des professionnels et des usagers dont beaucoup s'inquiètent des reports de leurs interventions*.
Entamée le 25 mai à Lyon, cette tournée (« Fondapro on the Road ») vise à recueillir les témoignages et le vécu des praticiens dans les établissements (publics comme privés) mais aussi à accompagner les patients. Fondapro souhaite ainsi « mieux comprendre les enjeux d'équipe entre les différents acteurs de santé lors de la crise sanitaire », grâce à des entretiens et tables rondes.
Ces rencontres doivent aussi nourrir un livre blanc, prévu pour l'automne, qui analysera le retour d'expérience de la gestion de crise Covid des adhérents de l'union syndicale Avenir Spé-Le BLOC. Cet opus sera piloté par un conseil scientifique d'experts, dont l'économiste Frédéric Bizard. « L'objectif est de formuler des propositions et pourquoi pas de peser dans les programmes santé de la campagne présidentielle 2022 », explique le Dr Philippe Cuq, coprésident du BLOC.
Pour une gouvernance régionale et médicale !
Plusieurs priorités été fixées par Avenir Spé-Le BLOC, dont l'amélioration de la logistique sanitaire (répartition des masques, équipements de protection, respirateurs, drogues anesthésiques, etc.) au profit des établissements et des équipes médicales et chirurgicales. « Des réserves sanitaires régionales nous sembleraient plus efficaces qu'une gestion par le ministère, avance le Dr Cuq. Il y a aussi un axe organisationnel à travailler : comment faire face à une crise sanitaire majeure en faisant mieux participer le secteur public et le secteur privé, et en évitant un arrêt des activités ? De ce point de vue, la gestion doit être améliorée au niveau des agences régionales de santé. »
« L'idée est de proposer quelque chose de plus fin, complète l'économiste libéral Frédéric Bizard. Par exemple, une implication accrue des soignants et des équipes médicales dans la gestion de crise, dans le cadre d'une cogestion avec l'État. Il faut aussi intégrer pleinement la gestion du risque. »
Perte de chance et contentieux
C'est pourquoi le livre blanc traitera des inquiétudes des praticiens de bloc quant aux déprogrammations opératoires et leur impact sur leur responsabilité civile, dans le cas où les patients portent plainte. « La moitié des réclamations que nous avons reçues pour l'instant sont liées à des déprogrammations qui créent une notion de perte de chance et touchent les chirurgiens directement, souligne Philippe Auzimour, directeur général de Branchet. Et cela va continuer car, généralement, les patients réclament en moyenne deux ans plus tard. »
* Passages le 8 juin à la clinique Convert de Bourg-en-Bresse (Ain), le 15 juin à la clinique des Côtes-du-Rhône de Roussillon (Isère) et le 22 juin à la clinique des Cèdres à Brive-la-Gaillarde (Corrèze).
Pratique libérale : la chirurgie en cabinet, sillon à creuser
Le déconventionnement tombe à l’eau ? Les médecins corses se tournent vers les députés pour se faire entendre
Mélanie Heard (Terra Nova) : « Une adhésion massive des femmes à Kamala Harris pour le droit à l’avortement »
Et les praticiens nucléaires inventèrent la médecine théranostique