Pour sa première saison chez les pros, le Dr Elliot Rubio, généraliste de 28 ans salarié de l'Association sportive montferrandaise (ASM) Clermont, pourrait soulever le Bouclier de Brennus, trophée récompensant le champion de France de rugby. Il disputera dimanche au Stade de France sa deuxième finale de la saison, après celle de coupe d'Europe perdue à Edimbourg le 13 mai.
Si de nombreux médecins ont déjà officié au plus haut-niveau comme, par le passé, le Dr Serge Simon (de 1987 à 2000), ou actuellement encore le Dr Jannie du Plessis au Montpellier Hérault Rugby, le Dr Rubio, lui, n'évolue pas dans la lumière. Médecin à temps plein –une rareté dans le rugby professionnel– pour le club de Clermont, finaliste du Top 14 face au RC Toulon ce dimanche, c'est en passionné que le jeune généraliste, spécialisé en médecine du sport, s'est investi dans le rugby.
Un heureux concours de circonstances
« Il s'agit de mon premier emploi. Je l'ai pris en début de saison. Cela s'est fait par un concours de circonstances. Je passais mon diplôme d'études spécialisées complémentaire (DESC) à la Fédération française de rugby, et delà, je ne sais vraiment comment, les dirigeants de l'ASM ont pris contact avec moi », détaille l'ancien interne des CHU de Montpellier et Nîmes. Généraliste pour l'équipe, le Dr Rubio doit faire face à des joueurs plus âgés que lui qui, malgré les blessures, ont forcément envie de jouer. « Il n'y a pas de problème d'âge. Des jalons ont été posés dès le début avec les entraîneurs et les joueurs. Le fait d'être à plein temps ici nous donne l'opportunité d'une réunion quotidienne ce qui entretient une confiance mutuelle », explique le médecin qui, au club, est associé au Dr Mathieu Abbot, praticien hospitalier au CHU de Clermont et intervenant à temps partiel pour l'équipe.
« J'ai toujours voulu évoluer dans le milieu du rugby. Ma chance est d'être arrivé au haut-niveau très tôt », expose-t-il. « Au départ, cela n'a pas été évident. Et le Dr Abbot, qui a plus d'expérience que moi avec l'équipe, m'a beaucoup aidé. Nous fonctionnons en binôme. La clé de la réussite, c'est de suivre une ligne claire et de ne pas se déjuger », confie le médecin qui n'a pas son mot à dire sur la composition des équipes. « Je n'interviens pas non plus sur le contenu de la préparation physique ou les entraînements. En revanche, je peux dire que tel exercice n'est pas adapté pour un joueur ou un autre. Là, mon avis est suivi. »
Soulever le « bout de bois », un rêve de gosse
Membre à part entière de l'équipe, le Dr Elliot Rubio est associé aux victoires –l'ASM a fini deuxième de la saison régulière– comme aux défaites, la dernière en date étant la finale de Coupe d'Europe perdue à Edimbourg face aux Saracens, tenant du titre.
Sur le bord du terrain, le Dr Rubio affirme ne plus regarder les matches comme avant. « Je suis attentif aux impacts, aux attitudes des joueurs, à leur comportement. Je suis souvent incapable de vous dire le score en cours, et même si le match a été bon ou non car ma concentration est portée sur les individus et non sur le jeu. »
Dimanche, le Dr Rubio pourrait réaliser la performance de soulever le "bout de bois", surnom du Bouclier, avant son petit frère Lucas. Demi de mêlée professionnel, lui aussi évoluera l'an prochain en Top 14 sous le maillot du SU Agen. Le Dr Rubio n'envisage pas encore la confrontation entre l'ASM et Agen l'an prochain. À l’instar de ses patients, il se focalise uniquement sur le prochain match : « Disputer la finale du championnat de France avec la possibilité de soulever le Brennus... C'est un rêve de gosse. »
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