CHAQUE ANNÉE à la même époque, Nicolas Sarkozy présente le bilan de l’action présidentielle et du gouvernement. Même si le document de 75 pages (dernier en date) consacre peu de place aux questions de santé et de Sécurité sociale, l’Élysée s’attache à valoriser quelques mesures et initiatives dans ce domaine.
La « nette » dégradation du déficit public et de la dette n’est pas contestée mais elle est replacée dans le contexte de crise économique avec la volonté de montrer les efforts de redressement entrepris. Le document cite la politique de révision générale des politiques publiques (RGPP) ayant procuré « 7 milliards d’économies » ou encore la maîtrise des dépenses d’assurance-maladie avec « pour la première fois depuis 1997 un ONDAM [objectif national de dépenses d’assurance-maladie ] respecté en 2010 ». Nicolas Sarkozy confirme son intention d’inscrire dans la Constitution la création de « lois-cadres d’équilibre des finances publiques » programmant pour trois ans les efforts en dépenses et recettes à réaliser chaque année.
Le document énumère ensuite les « défis de la santé, de la dépendance et du handicap », autant de champs où l’Élysée explique avoir agi depuis 2007. Le livret met l’accent sur la réforme de l’hôpital et la création des agences régionales de santé « attendues depuis 20 ans » etqui « mettent fin à un cloisonnement incompréhensible entre l’hôpital et la médecine de ville ». Des ARS qui auraient déjà à leur actif une « nette réduction des déficits des hôpitaux qui menaçaient l’ensemble du système de soins », assure encore l’Élysée.
Inquiétude.
Autres actions mises en relief par la Présidence de la République : la valorisation de la rémunération des infirmières et le lancement de plusieurs plans de santé publique « Alzheimer, cancer, soins palliatifs ».
Quantà la médecine libérale, elle est évoquée au rang des principaux chantiers à venir. Le document rappelle que la densité médicale française va chuter d’ici à 2020 « un sujet d’inquiétude profond notamment en zone rurale ». L’Élysée salue le rôle « fondamental » des médecins généralistes dans l’offre locale de soins, insiste sur la revalorisation du C à 23 euros, le programme de soutien à « 250 nouvelles maisons médicales pluridisciplinaires » ou encore la mise en place de bourses pour les étudiants prêts à « s’engager à exercer dans des zones rurales ». « Toutes ces décisions sont d’ores et déjà opérationnelles », avance l’Élysée. Le « scandale du médicament Mediator » n’est pas oublié justifiant, selon le document, une réaction « exemplaire ». Les Assises du médicament doivent aboutir à des décisions « à l’été pour un projet de loi avant la fin de l’année sur la refonte de la politique du médicament ».
Enfin, la réforme annoncée de la dépendance fait l’objet d’un court développement, avec rappel des enjeux et des objectifs, faute d’arbitrages précis à ce stade. « Ce sera probablement le dernier grand chantier du mandat de Nicolas Sarkozy », peut-on lire, l’Élysée promettant des « mesures concrètes d’ici à l’été, présentées au Parlement à l’automne ». Il est question non pas de cinquième branche de la Sécurité sociale mais de cinquième « protection », terme suffisamment équivoque pour ne fermer aucune porte.
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