Semaine européenne de la vaccination : PACA vise les professionnels de santé

Publié le 28/04/2016

L’Agence régionale de santé (ARS) et le Comité régional d’éducation à la santé (CRES) de la région PACA se sont saisis de la Semaine européenne de la vaccination pour rappeler les enjeux de la protection vaccinale, notamment auprès des professionnels de santé.

Séances de vérification de carnets de santé

Pour le 10e anniversaire de cette semaine européenne, couplée cette année avec la Semaine mondiale de la vaccination, l’agence PACA a décidé de permettre à chacun de faire le point sur son propre statut vaccinal mais aussi de « promouvoir et communiquer auprès de tous les professionnels de santé en s'appuyant sur les ordres professionnels (URPS médecins libéraux, URPS infirmiers, l'Ordre des pharmaciens, l'Ordre des sages-femmes, entre autres), explique Zeina Mansour, directrice du CRES PACA. Avec eux, 140 partenaires se sont mobilisés pour informer le public dans des lieux très divers. » C’est ainsi que des séances de vérification de carnets de santé ou des séances de vaccination gratuite sont organisées sur des lieux aussi divers que les marchés, le parc étudiant de Luminy, des centres sociaux, des centres d’hébergement d’urgence, dans des lycées ou associations à Marseille, Salon, Arles, Gap et dans la plupart des villes de la région. Mais il existe aussi de nombreuses actions pour relayer l’action de la SEV auprès des mutuelles, des médecins libéraux avec l’URPS, ou auprès des infirmiers libéraux avec l’édition d'un numéro spécial du bulletin de l’Ordre des infirmiers.

L’hésitation vaccinale, un vrai souci !

La priorité a été donnée dans la région à la mobilisation des professionnels de santé car PACA reste un très mauvais élève en ce qui concerne la couverture vaccinale de sa population, en dehors de la toute petite enfance. Mais elle est surtout loin d’atteindre les objectifs de santé publique recommandés.

Ce qui a donné lieu à une épidémie de rougeole en 2011. Avec un pic dans les départements alpins, « pour des raisons essentiellement socio-démographiques et une défaillance dans l’administration de la deuxième dose nécessaire à la vaccination contre la rougeole. » Comme partout, assure Pierre Verger, directeur adjoint de l’Observatoire régional de la santé (ORS) PACA, « on assiste à une crise de confiance dans la vaccination qui prend des formes diverses. Notamment à la faveur de controverses diffusées dans le grand public, qui ont entraîné un phénomène d’hésitation vaccinale. »

Peu convaincus, les médecins peinent à convaincre

Celle-ci existe aussi chez une partie des médecins qui tiennent pourtant un rôle essentiel auprès des patients dans la décision de se faire vacciner. Sur une enquête auprès de 3 000 médecins en France réalisée par l’ORS et la DREES, 9 médecins sur 10 disent inciter leurs patients à se faire vacciner, alors que le dixième ajoute que cette décision relève de la responsabilité de chacun. Et une majorité de médecins assurent que, s’ils sont méfiants par rapport aux informations données par les médias, ils le sont aussi sur la vaccination, à cause des labos pharmaceutiques et avouent se questionner sur le rapport bénéfices-risques.

« Peu convaincus eux-mêmes, 60 % peinent à convaincre pour la vaccination du HPV et 50 % pour l’hépatite B. Il s’agit de mettre en place pour eux, des formations pour les aider à répondre aux interrogations des patients », poursuit Pierre Verger. Et travailler sur leur défiance. Les responsables des organismes de santé publique attendent avec intérêt les éléments de réponse que doit apporter la concertation citoyenne sur la vaccination lancée le 6 avril dernier par Marisol Touraine.

De notre correspondante Hélène Foxonet

Source : lequotidiendumedecin.fr