Sondes, sutures, prescriptions… : un arrêté élargit sensiblement les actes des infirmières en pratique avancée pour le suivi habituel et aux urgences

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Publié le 17/03/2022

Crédit photo : PHANIE

Fin janvier, Olivier Véran avait annoncé vouloir élargir les compétences des infirmiers en pratique avancée (IPA). Dont acte, à la faveur de la publication mercredi d'un arrêté au « Journal officiel » qui vient compléter et élargir les actes techniques que les IPA peuvent déjà réaliser, et préciser ceux qui sont spécifiques aux services d'urgences.

Un arrêté de 2018 détaillait les actes que les IPA sont habilités à effectuer sans prescription médicale, à demander, à prescrire, ou à renouveler. Il s'agit, par exemple, de la réalisation d'un débitmètre de pointe, la demande d'une rétinographie, la prescription de dispositifs médicaux ou de bilans sanguins, la réalisation et surveillance de pansements spécifiques, l'ablation du matériel de réparation cutanée ou la
pose de bandages de contention.

Échographies de la vessie et spirométrie

Désormais, avec cet élargissement, les IPA pourront (pour les motifs de recours ou les pathologies dont ils assurent le suivi) réaliser par exemple des échographies de la vessie, procéder à l'échoguidage des voies veineuses périphériques difficiles, poser des sondes gastriques ou vésicales, effectuer un toucher rectal ou des sutures (sauf sur le visage et les mains). Autres actes techniques autorisés : spirométrie et mesure du monoxyde de carbone expiré, méchage pour épistaxis (hors ballonnet), anesthésie locale et topique, gypsothérapie, immobilisations au moyen d'attelles, orthèses et autres dispositifs ou encore incision et drainage d'abcès, méchage.

Dans le cadre, cette fois, du parcours médico-paramédical du domaine d'intervention « Urgences », les IPA pourront poser une oxygénothérapie haut débit, une ventilation non invasive, faire une ponction d'ascite ou une décompression d'un pneumothorax suffocant, poser des attelles de traction et aider à la réduction de fractures. Autres actes autorisés dans ce cadre des urgences : test à la trinitrine, recueil du signal et des images en échographie à l'aide de la technique « FAST », pose de cathéter intra osseux, veineux profond (type « Désilet »), de pression artérielle sanglante ; ou encore pose d'une canule oropharyngée, d'un masque oropharyngé, mise en place d'un dispositif de ventilation sans laryngoscopie.

Demandes de vaccination

Pour les pathologies dont il assure le suivi, l'IPA pourra demander des vaccinations en fonction du calendrier vaccinal, mais aussi des vaccinations ciblées (grippe saisonnière, antitétanique, Gammaglobuline antitétanique) et pour les maladies tropicales et vectorielles. La liste des examens de biologie médicale qu'il peut prescrire est également élargie.

Outre les produits de santé, il sera autorisé à renouveler ou à adapter, « à l'appréciation du médecin prescripteur et dans le cadre d'une procédure écrite », les prescriptions de médicaments à dispensation particulière et de produits sanguins labiles ou dérivés du sang.

Enfin, aux urgences, un IPA pourra renouveler ou adapter des prescriptions d'actes de rééducation, des bons de transport, un équipement de protection individuelle et un arrêt de travail de moins de sept jours.