Devenir remplaçant-assistant : 110 généralistes ont sauté le pas

Succès d'une expérimentation anti-désert dans les Hauts-de-France

Par
Publié le 11/01/2018
Article réservé aux abonnés
remplacant

remplacant
Crédit photo : PHANIE

À partir d'une expérimentation locale bien ficelée, la société RemplaFrance est à l'origine d'une arme anti-désert non seulement attractive pour les médecins mais facilement applicable, à terme, dans toutes les zones sous-dotées de France. 

Composée de médecins généralistes des Hauts-de-France, RemplaNor (aujourd'hui RemplaFrance) a lancé il y a un an le contrat remplaçant-assistant*, en collaboration avec la tutelle régionale et les Ordres médicaux du Nord et du Pas-de-Calais. L'objectif de ce contrat hybride, entre le collaborateur et le remplaçant, est de venir en aide aux médecins en exercice dans les zones sous-denses en leur proposant les services d'un confrère qui exerce en même temps qu'eux pour une période de un à 24 mois. Ce dispositif aux allures de marchepied vers l'installation, cousin éloigné du contrat de médecin adjoint pour les internes non thésés en Eure-et-Loir, est une première en Franche. Et ça marche : 110 généralistes ont dit oui.

Souplesse d'utilisation

Jusque-là, les contrats d'assistants étaient seulement autorisés en zones sous-médicalisées en cas d'afflux massif de population, lors d'une épidémie ou pendant les périodes de vacances scolaires. RemplaFrance a changé la donne. 

En signant ce nouveau contrat, le remplaçant utilise les mêmes feuilles de soins que le praticien installé (ce qui n'est pas systématique). « Il n'y a aucune démarche administrative à effectuer, comme c'est le cas pour une collaboration, qui rebute souvent les remplaçants, explique le Dr Timothée Wattinne, jeune généraliste à Hazebrouck et cofondateur de RemplaNor. Cette souplesse peut encourager les remplaçants à s'installer sur des territoires qu'ils ne connaissent pas forcément et où ils n'envisageaient pas de s'engager de prime abord. »

Un an après le lancement du dispositif, les régions Grand Est et Bourgogne-Franche-Comté se disent intéressées. L'Ordre national des médecins et le ministère de la Santé observent la montée en puissance de ce contrat de près. « J'ai aussi reçu des appels directement de médecins qui souhaitaient savoir comment cela fonctionnait, confie le Dr Wattinne. Certains contrats ont déjà été signés ailleurs que dans les Hauts-de-France. »

Sophie Martos

Source : Le Quotidien du médecin: 9630