Tenue par la droite de 1986 à 2012 et notamment Dominique Baudis, la 1re circonscription de Toulouse a été confortablement remportée par Catherine Lemorton (PS) en 2012. Choisie par le parti socialiste pour présider la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, la députée a notamment marqué son mandat par des positions tranchées dans la lutte contre les conflits d’intérêts, l’accès aux soins, la sécurité du médicament… etc.
Les 11 et 18 juin prochains, Catherine Lemorton brigue un 3e mandat qu’elle a déjà annoncé comme étant le dernier. « Mais ne vous méprenez pas, si je suis élue, je n’aborde pas ce mandat comme une préretraite, je me battrai encore », prévient-elle. En attendant, elle ne s’économise pas pour ses derniers jours de campagne et reconnaît que le contexte de la présidentielle lui est plutôt défavorable. « Je pars avec un déficit par rapport au score de Benoît Hamon (6,3 % au premier tour de la présidentielle, NDLR) et puis nous portons un bilan… Heureusement, je profite sur le terrain de la force des militants socialistes, très importante en Haute-Garonne. »
Face à elle trois médecins, le Dr Pierre Serveille, généraliste (déjà candidat en 2012), le Matthieu Guilhem, interne en médecine générale qui se présente sous l’étiquette Union populaire républicaine (UPR) de François Asselineau et le Pr François Chollet (LR), chef du service neurologie au CHU de Toulouse et président de la Fédération hospitalière de France (FHF) pour l’Occitanie.
Finalement pas de candidat En Marche !
Entré en politique en 2001 aux côtés de Philippe Douste-Blazy, ce dernier n’a jusqu’à présent occupé que des mandats locaux. Il est notamment depuis 2014, adjoint au maire LR de Toulouse Jean-Luc Moudenc et vice-président de Toulouse Métropole. « Cette candidature est dans la continuité de mes engagements actuels, mais il est sûr que si je suis élu, je deviendrai député à plein temps », assure le médecin. Moins connu des Toulousains que son adversaire sortante, François Chollet se rassure avec le score de 20 % enregistré par les Républicains à la présidentielle au niveau national. « Les électeurs LR existent, ils ont besoin d’être entendus et écoutés. J’assume l’étiquette qui est la mienne, je ne vais pas prendre le vent. Ma pratique politique de défendre un projet, pas une posture », pointe le candidat LR. S'il est élu, le médecin veut porter l’égalité dans l’accès aux soins, la lutte contre les déserts médicaux, l’attractivité du métier de médecin ou encore la politique de réseaux de coopération entre établissements de santé…
Cependant, la clé du scrutin dans cette première circonscription appartient peut-être à Pierre Cabaré, prothésiste dentaire issu du mouvement Cap 21 et ex-candidat du mouvement La République en marche (LREM).
Problème : celui qui devait officiellement porter les couleurs du parti présidentiel aux législatives, a été désinvesti le 31 mai dernier, suite à une condamnation à une peine d’un an d’inéligibilité datant de 2003, pour tenue illégale de compte de campagne.
Cette désinvestiture peut-elle changer la donne ? « Personnellement je salue la réaction d’En Marche, mais je vois aussi que toutes les professions de foi sont en place et que la campagne se poursuit sur le terrain, je ne suis donc pas certain que cela change quoi que ce soit », estime le Pr Chollet.
Catherine Lemorton de son côté, ne veut pas croire « que l’on puisse calquer le score du scrutin présidentiel sur celui des législatives, même si bien sûr l’étiquette Macron est une plus-value pour les candidats, et en politique, les plus-values peuvent vous faire gagner 2 à 6 points… », reconnaît-elle.
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