Statut, exercice mixte et consultations avancées

Un coup de jeune aux hôpitaux de proximité ?

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Publié le 10/09/2018
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Longtemps délaissés ou ignorés par les pouvoirs publics, les petits hôpitaux suscitent un regain d'intérêt à la faveur de la réforme du système de santé qu'Emmanuel Macron présentera le 18 septembre. 

À l'occasion des universités d'été de la Fédération hospitalière de France (FHF), médecins et directeurs d'hôpital ont plaidé pour une revitalisation des hôpitaux de proximité (HP), amenés selon eux à occuper une place centrale dans le nouveau maillage territorial que l'exécutif concocte. Ils réclament un élargissement des critères d'éligibilité au statut de ces hôpitaux et de leurs missions. 

Depuis 2016, il existe 247 hôpitaux de proximité, à l'activité de médecine exclusive (seuil plafond de 5 500 séjours annuels) et implantés en territoire isolé et rural. Deux tiers d'entre eux sont des ex-hôpitaux locaux, où travaillent des médecins généralistes libéraux ; le tiers restant englobe pour l'essentiel des petits centres hospitaliers. 

Sur la base des propositions d'un groupe de travail interne, la FHF estime que « plus de 500 » hôpitaux pourraient endosser ce rôle d'offreur de soins de proximité et ainsi s'inscrire « dans l'exigence de coordination avec le territoire de second recours du groupement hospitalier de territoire (GHT) et le territoire de premier recours de la communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) » libérale. 

« Le Haut conseil pour l'avenir de l'assurance-maladie (HCAAM) veut désolidariser ce qu'il appelle "établissements communautaires" des GHT, analyse Denis Valzer, délégué régional FHF en charge du dossier. Nous, on veut au contraire que les hôpitaux de second recours s'appuient sur ces petits établissements taillés au niveau des bassins de vie. » « Le principe de territorialité et de gradation dans la prise en charge est en train de passer dans les esprits, renchérit le Dr Frédéric Martineau, radiologue à Bayonne et auteur d'un rapport marquant sur les GHT. C'est pourquoi ça ne choque plus personne de parler de restructuration des hôpitaux de proximité, endroits parfaits pour créer des passerelles public/privé. Et c'est mieux que de les garder en l'état. »

Stages d'internat mixtes 

Les hospitaliers veulent stimuler l'exercice médical mixte salarié/libéral dans ces petits hôpitaux et revaloriser le statut de médecin libéral en hôpital local. « Travailler dans un environnement qui intègre totalement la ville et l'hôpital : là se joue l'avenir de notre profession, il faut donc y développer des stages d'internat mixtes, prophétise le Dr Christian de Gaye, président de l’Association nationale des médecins généralistes des hôpitaux locaux (AGHL), qui soutient la démarche de la FHF.

Autres recommandations dans l'air du temps : développer dans ces établissements les pratiques avancées paramédicales et les consultations spécialistes avancées. Si la démographie médicale libérale l'exige, les hôpitaux de proximité nouvelle formule pourraient devenir le lieu privilégié de consultations de médecine générale non programmées. 

 

A.B.-I.

Source : Le Quotidien du médecin: 9684