« Le marché des applications et des objets connectés de santé connait actuellement une croissance exponentielle. Les médecins, comme l’ensemble des professionnels de santé, ne peuvent ignorer ce monde émergent ni vouloir s’en tenir à distance », constatait en préambule le Livre Blanc du Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) consacré à « La santé connectée » (janvier 2015). Pour autant, comment distinguer le bon grain de l’ivraie dans les milliers d’applications santé disponibles sur iTunes ou Google Play ?
Des lacunes actuelles dans les classements des meilleurs Apps de Santé
Citée par le Livre blanc du CNOM, la société dmd Santé a déjà lancé la première plateforme collaborative des applications mobiles santé (ou mApps) et objets connectés destinés aux patients, aux professionnels de santé et à la relation médecin-patients. Créée par deux médecins et un ingénieur informatique santé, elle s’est forgée une légitimité auprès des médecins, des patients et des éditeurs d’applications. Ses travaux ont permis de mettre en exergue des manques importants dans de nombreuses mApps et ce, quel que soit leur pays d’origine. Ainsi, dans le Top 150 des mApps en France (50 premières pour iPhone, 50 mieux classées sur iPad ainsi que les 50 en tête de Google Play), seulement 24 % d’entre-elles déclarent avoir fait appel à au moins un professionnel de santé lors de leur conception, et presqu’aucune à un patient. En outre, 4 sur 10 applications n’indiquent pas à quels patients avec quelles pathologies elles sont destinées. De surcroît, 8 applications sur 10 ne sont pas assorties de conditions générales d'utilisation et ne communiquent pas les sources utilisées, d’où de légitimes interrogations sur l’utilisation finale des données recueillies. Au bout du compte, dans cette multitude d’applications, les bonnes applications n’émergent pas par manque de notoriété. Et les mieux classées (sur une échelle de 5 étoiles) par ces e-magasins ne présagent pas de leur fiabilité médicales. Car les Stores ne classent pas les mApps par usage mais par nombre de téléchargements.
Un premier label pour rétablir la confiance
Aujourd’hui, dmd santé a donc décidé de créer le label mHealth Quality certifiant la qualité des mApps. Son but : favoriser leur identification et leur repérage et les rendre accessibles à travers un store dédié à ces mApps. Il s’agit, en effet, de pouvoir accompagner les nouvelles pratiques dans la médecine en créant la confiance dans les applications mobiles. « Si mHealth Quality devenait le « AB » de la santé connectée demain, nous aurions atteint notre objectif », estime Guillaume Marchand, Président et co-fondateur de dmd Santé, qui pourrait ainsi acquérir une légitimité institutionnelle. Les mApps qui souhaiteront être labellisées pour 12 mois vont être passées au crible suivant une multitude de critères constitutifs de la pertinence et de la qualité de l’application comme l’analyse juridique et réglementaire, la conformité éthique, la sécurité du code, la valeur d’usage en vie réelle au travers de panel d’usagers potentiels (patients et médecins notamment), la pertinence des contenus médicaux et enfin, le respect de la vie privée. Obtenir cette labellisation aura aussi un coût pour les éditeurs de mApps mais en contrepartie, cette reconnaissance devrait leur donner une plus grande légitimité.
Christine Colmont
(1) Livre blanc : De la e-santé à la santé connectée- 2015 du Conseil national de l’Ordre des médecins, Ordre National des Médecins, Conseil national de l’Ordre
A consulter sur le site : http://www.conseil-national.medecin.fr/sites/default/files/cn_pdf/janvi…
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