Vanter « les bienfaits du travail en équipe pluriprofessionnelle », voilà le credo de l'association AvecSanté (Avenir des équipes coordonnées), qui a organisé ses rencontres à Lille. Dans une salle bondée, la « braderie des idées » a illustré la vitalité de ce mouvement interpro (plus de 2 000 maisons de santé pluriprofessionnelles à fin 2021), qui connaît une croissance ininterrompue et entend se placer au cœur de la réorganisation des soins primaires.
Indispensable à la création d'une MSP, le projet de santé fait la force de chaque équipe, en fonction du bassin de vie et des besoins identifiés. En Gironde, à Targon, l'équipe de la MSP s'est fédérée – avec trois autres structures – autour du projet Polipato pour « mieux vivre avec ses artères », explique le Dr Nicolas Goujon, médecin généraliste. Il s'agit d'un programme d'éducation thérapeutique (ETP) à destination des patients ayant une maladie cardiovasculaire (ou des facteurs de risque) auquel participent 25 professionnels. « C'est un programme de territoire avec des ateliers d'éducation thérapeutique sur la maladie, comment vivre avec, maîtriser son traitement, avoir une alimentation adaptée, etc. Quelques mois plus tard, on organise une journée annuelle avec les patients autour d'une activité (sportive, artistique) qu'ils ne connaissent pas, puis un repas tous ensemble », détaille le Dr Goujon. Si les professionnels sont rodés à ce programme, en place depuis six ans, le généraliste souligne « un essoufflement » en termes de recrutement des patients, ce qui conditionne les financements débloqués par l'agence régionale de santé (ARS). Malgré cette contrainte, le programme doit être déployé au niveau de la CPTS du territoire.
Patient partenaire
Se centrer sur le patient « partenaire » : tel est le projet de la MSP multisite de Sallertaine, en Vendée. Le programme concerne les patients atteints de pathologies chroniques et leur permet de s'impliquer dans la gestion de leur maladie. « Les ateliers fonctionnent depuis presque trois ans et marchent bien, nous avons de bons retours, même si on peut toujours s'améliorer », estime le Dr Clément Le Glatin, médecin généraliste. Les patients ayant suivi une formation validante en éducation thérapeutique peuvent coanimer les ateliers, précise-t-il. À terme, l'équipe vendéenne envisage de les intégrer dans la gouvernance de la MSP.
Autre projet créant du lien, la médiation en santé. Installée dans un quartier prioritaire de Montpellier, l'équipe du Dr Antonio Lopez cible les inégalités sociales. « Notre maison de santé est naissante, nous avons été labellisés en octobre et, lors de l'écriture de notre projet de santé, cela nous paraissait évident de faire de la médiation », indique le Dr Lopez. L'équipe – constituée notamment de quatre médecins – a salarié une médiatrice qui tient des permanences dans le cabinet. « Ça a transformé notre exercice, se réjouit le généraliste. Cela nous permet de faire l'interface entre l'accompagnement social des patients et la santé, en lien avec les associations de quartier. »
En Bretagne cette fois, une action « inter MSP » a été menée pour la campagne annuelle d'Octobre rose dans le Centre Finistère, « zone blanche en matière de dépistage ». Marche, courses et stands de prévention ont permis de sensibiliser au cancer du sein les femmes d’un bassin de 40 000 habitants, avec le concours des collectivités territoriales, des commerçants et des associations communales. À Cruseilles, en Haute-Savoie, l'équipe de la MSP a décidé d'organiser des journées « work and fun » pour « se souder » et travailler sur de futurs projets pluripro, tout en décompressant avec des activités nature.
Pratique libérale : la chirurgie en cabinet, sillon à creuser
Le déconventionnement tombe à l’eau ? Les médecins corses se tournent vers les députés pour se faire entendre
Mélanie Heard (Terra Nova) : « Une adhésion massive des femmes à Kamala Harris pour le droit à l’avortement »
Et les praticiens nucléaires inventèrent la médecine théranostique