Le dépistage ou au moins le diagnostic précoce apporte un bénéfice incontestable dans cette pathologie avec des symptômes non spécifiques. Ils apparaissent souvent tardivement et sont banalisés par les patients alors que le risque évolutif est majeur. Même si la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) ne peut être guérie, sa prise en charge précoce, avec l'arrêt du tabac et les mesures de protection en milieu professionnel, permet d'enrayer son évolution. L'arrêt du tabac est toujours bénéfique, quel que soit l'âge du patient et diverses études suggèrent que l'annonce du diagnostic de BPCO et l'information sur les complications amélioreraient le pourcentage de sevrage tabagique.
L'instauration précoce du traitement va par ailleurs améliorer la symptomatologie, la qualité de vie, limiter la survenue de complications, d'exacerbations, d'insuffisance respiratoire chronique, etc. En diminuant l'essoufflement, on permettra au patient de reprendre une activité physique régulière, brisant ainsi le cercle vicieux, dyspnée/sédentarité/fonte musculaire, et si nécessaire en proposant rapidement une réhabilitation en cas de dyspnée persistante.
Autre intérêt, le diagnostic de BPCO doit amener à rechercher et à prendre en charge rapidement des comorbidités.
À qui proposer le dépistage ?
Divers questionnaires comme celui de GOLD adapté par la Haute Autorité de santé (HAS) permettent d'aller au-devant des symptômes de la maladie généralement peu évoqués par les patients. Ils doivent être proposés aux patients à risque (tabagisme > 10 paquets années, exposition professionnelle ou domestique). Mais ces questionnaires ne sont pas assez sensibles et trop peu spécifiques, c'est pourquoi on doit proposer la spirométrie chez ces patients, même en l'absence de symptomatologie, d'autant plus qu'elle est fiable, sensible, spécifique et non invasive.
La spirométrie avec test de réversibilité est indispensable pour infirmer ou confirmer le diagnostic de BPCO, en recherchant le trouble ventilatoire obstructif (TVO) permanent, défini par un rapport entre le volume expiratoire maximal par seconde (VEMS) et la capacité vitale forcée (CVF) VEMS/CVF < 70 %. La réversibilité est significative lorsque le VEMS et/ou la CVF augmentent au moins de 12 % et au moins de 200 ml après l’inhalation d’un β2-mimétique et/ou un anticholinergique de courte durée d’action.
Comment réaliser le dépistage ?
Il existe diverses méthodes de mesure du souffle pour mettre en évidence le trouble ventilatoire obstructif (TVO) caractéristique de la BPCO.
Le débitmètre mécanique a une sensibilité trop basse pour repérer un TVO débutant ou modéré.
Dans le plan d'action BPCO 2005-2010 la Société de pneumologie de langue française (SPLF) avait proposé l’utilisation de mini-spiromètres type PIko 6 et le BPCO 6, à la condition que les médecins soient formés. Ces spiromètres mettent en évidence le TVO à partir du rapport VEMS/VEM6. Leurs résultats sont fiables mais on ne peut pas visualiser les courbes, leur utilisation s'est finalement assez peu répandue.
La spirométrie peut parfaitement être pratiquée au cabinet du médecin traitant, avec ou sans test de réversibilité, comme cela se pratique déjà dans divers pays. Diverses études ont montré qu'elle est tout à fait réalisable et fiable au cabinet du médecin généraliste, sous réserve d'une formation adéquate. Un projet pilote est en cours dans quelques départements avec des spiromètres fournis par la CNAM.
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