Vos placements

Comment la transition écologique soutient la croissance des investissements durables

Publié le 12/02/2021
Article réservé aux abonnés

« Green Deals » et plans de relance post-Covid promettent une accélération de la transition écologique. Avec, à la clé, une opportunité majeure d’investissements durables à fort potentiel de rendement.

Crédit photo : CORDELIA MOLLOY/SPL/PHANIE

S’il est un seul effet collatéral positif de la pandémie de Covid-19, c’est la confirmation des engagements pris depuis l’Accord de Paris en 2015 et leur concrétisation à travers des mesures précises en faveur d’une transition écologique globale.

Pourtant, les émissions de CO2 ont atteint un nouveau record de 36,7 Gigatonnes (Gt) en 2019, en augmentation de 62 % par rapport aux niveaux de 1990. Des engagements supplémentaires sont donc nécessaires pour que le seul scénario qui permette de contenir la hausse des températures tout en garantissant un accès universel à l’énergie soit réalisable. Mais ces engagements impliquent un besoin estimé de financement de 1500 à 2000 milliards par an d’ici à 2030 au niveau mondial, selon le World Economic Forum.

Consensus autour d’une nouvelle stratégie environnementale

Que ce soit en Europe, en Chine ou aux États-Unis, les plans de relance économique échafaudés pour répondre à l’impact de la crise sanitaire privilégient une transition écologique. Si la COP26 a été reportée à novembre 2021, l’ensemble des grandes puissances ont d’ores et déjà fait la part belle aux investissements publics pour financer cette stratégie environnementale. Cela concerne tous les secteurs de l’économie, l’agriculture, l’immobilier, la production d’énergie ou les transports. Ainsi, le Pacte Vert représente 37 % du plan de relance européen, la transition écologique 30 % du plan de relance de 100 milliards d’euros du gouvernement français.

Les grands gagnants de la réorientation des flux financiers

Mais ces efforts seront insuffisants pour couvrir le besoin total de financement ; les investissements privés seront nécessaires. Quatre domaines sont au cœur des stratégies d’investissement : l’énergie propre, l’efficacité énergétique, la mobilité durable et la préservation des ressources naturelles.

Sans surprise, les deux premiers, qui impliquent de transformer, voire remplacer, les infrastructures existantes, nécessitent des investissements annuels beaucoup plus importants (respectivement 450 et 500 milliards de dollars), avec des perspectives de croissance de l’ordre de 6 à 8 % par an.

La mobilité durable (avec des besoins estimés annuels de 200 milliards USD), sujet crucial dès lors que les transports génèrent un quart des émissions de CO2, offre un potentiel de croissance annuel moyen de plus de 30 % sur la période 2017-2025.

Enfin, la préservation des ressources naturelles, l’économie circulaire, la mise en place de filières de recyclages efficaces et la protection accrue de la biodiversité représentent un vivier d’investissement de 200 milliards de dollars. Le potentiel d’amélioration des pratiques est considérable puisque 45 % des émissions de CO2 mondiales sont associées à la production de biens.

Soutenus par des politiques publiques contraignantes – taxe carbone, interdiction des moteurs à combustion, élimination de la déforestation, etc. –, ces thèmes ont toute leur place dans une stratégie d’allocation d’actifs et doivent faire partie des priorités des investisseurs qui cherchent à concilier durabilité et rentabilité.

Une fois par mois, les experts du groupe financier Oddo analysent pour les lecteurs du « Quotidien du Médecin » les tendances, les enjeux et les opportunités des marchés financiers. Oddo est un groupe franco-allemand spécialisé dans la gestion d’actifs, la banque privée et l’activité de banque de financement et d’investissement.

Nicolas Jacob, Gérant de fonds & Responsable de la recherche ESG ODDO BHF Asset Management SAS patrimoine@oddo-bhf.com

Source : Le Quotidien du médecin