Initié au départ par des coordinations locales de libéraux, le mot d'ordre de fermeture des cabinets des 1er et 2 décembre prochains, est soutenu à son tour par la CSMF et le SML après MG France, l'UFML-S et la FMF. Mardi, la branche généraliste de la CSMF a appelé ses adhérents à rejoindre le mouvement dans un « flash info ». Son président, le Dr Luc Duquesnel, joint par « Le Quotidien », ne cache pas sa colère.
Furieux contre « le manque de moyens mis dans la négociation conventionnelle avec un Ondam pour la ville à 2,9 % », « les transferts de compétences vécues comme des contournements du médecin traitant », le généraliste mayennais assume ce « rapport de force » jusqu'à ce qu'il obtienne satisfaction en termes tarifaires. « Nous voulons, dans le cadre conventionnel, des perspectives de revalorisations qui répondent à nos attentes », explique le Dr Duquesnel.
Le syndicat revendique, en premier lieu, une revalorisation de la consultation des généralistes avec un G de base « à 30 euros », un « G2 à 60 euros » pour « les suivis de patients âgés et/ou en ALD », ainsi qu’une augmentation du forfait patientèle médecin traitant. Par ailleurs, pour inciter les médecins proches de la retraite à poursuivre leur activité, les Généralistes-CSMF plaident pour un cumul emploi-retraite « sans cotisations à fonds perdu » et une allocation supplémentaire vieillesse (ASV) « indexée sur l’inflation ».
Les spécialistes veulent mettre « la pression »
Pour ceux qui veulent assurer les urgences, régulées par le 15 (ou le 116 117), « la consultation est facturée 40 euros », précise le Dr Duquesnel, avec une cotation G + MRT (25 + 15 = 40 euros) si c’est la patientèle du médecin ou G + SNP (25 + 15 = 40 euros) en cas du hors patientèle. Pour prendre part au mouvement, le Dr Duquesnel rappelle que « nul n'est besoin de déclarer la fermeture aux ordres et aux ARS car ce sont des jours de semaine et pas des gardes ». En revanche, il sera toutefois nécessaire d’orienter les patients vers le 15 en cas d’urgence via le répondeur téléphonique.
La colère gagne aussi la branche spécialiste de la CSMF qui appelle, pour sa part, à un mouvement de contestation les 1er 2 décembre, pour mettre « la pression » au gouvernement, sans aller jusqu'à la fermeture des cabinets. « Cela pourrait être la fermeture de standard, un refus de faire des certificats, annonce le Dr Bruno Perrouty, président des Spécialistes-CSMF. Mais nous n'allons pas annuler tous les rendez-vous déjà remplis car cela ne sera pas responsable. »
Comme les généralistes, les spécialistes de la CSMF réclament « des moyens pour la médecine libérale » et refusent « toute obligation individuelle de permanence des soins pour les spécialistes ». « Le PLFSS prévoit une obligation d'astreinte avec des menaces de réquisition des spécialistes de ville », indique le Dr Perrouty. « Nous sommes d'accord pour une astreinte territoriale et organisée mais pas de coercition, sinon on va décourager les médecins », poursuit-il.
Choc conventionnel
Ce jeudi le SML appelle à son tour tous les médecins libéraux à fermer leurs cabinets de 8 heures à 20 heures, les 1er et 2 décembre prochains. Les spécialistes exerçant en clinique sont invités à déprogrammer leurs interventions non vitales sur ces deux journées. Par cette action, « nous voulons un choc conventionnel avec une revalorisation des actes dont l'objectif doit être la consultation à 50 euros dans les cinq ans », explique le Dr Philippe Vermesch, président du SML.
« Il y a un ras-le-bol sur le terrain, poursuit le stomatologue du Var. Il n'y a aujourd'hui aucune perspective économique donnée à la profession, ni dans le cadre du PLFSS pour 2023, ni dans la négociation de la future convention médicale ». Le syndicat réclame « une enveloppe de 10 milliards sur cinq ans » pour la médecine libérale.
Pour l'heure, les deux syndicats ont informé leurs adhérents des raisons de ce mouvement. La CSMF propose des affiches à télécharger pour les cabinets en grève.
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