Poursuivi pour homicide involontaire après la mort de Davide Astori, capitaine de l’équipe de football de 1re division « Fiorentina », le Dr Giorgio Galanti, médecin sportif de l’équipe florentine, a été renvoyé devant les tribunaux. Une première dans l’histoire du ballon rond italien malgré la mort sur la pelouse en 1977 puis en 1987 de deux autres joueurs dans des circonstances identiques. L’audience préliminaire est fixée au 22 octobre prochain. Dans cette affaire aux contours sombres, ce praticien est accusé d’avoir rédigé des certificats autorisant le défenseur – âgé de 31 ans au moment de son décès – à pratiquer le football professionnel malgré des anomalies cardiaques importantes.
L’affaire commence le 4 mars 2018. L’équipe, qui doit jouer contre le club d'Udine dans le cadre du championnat italien, est hébergée dans un hôtel situé dans le centre-ville d’Udine, au nord de la péninsule. Quelques heures avant le coup d’envoi, Davide Astori meurt dans son sommeil. L’émotion est vive et une minute de silence est observée sur toutes les pelouses italiennes.
Des électrocardiogrammes sans ambiguïté
Le rapport d’autopsie évoque une dysplasie ventriculaire arythmogène. Le parquet de Florence saisi du dossier ouvre une enquête après avoir reçu les copies de deux électrocardiogrammes de l'ancien international italien, datant de juillet 2016 et juillet 2017 et faisant tous deux état d'anomalies cardiaques.
Deux médecins sont immédiatement entendus par les enquêteurs : le Dr Giorgio Galanti et son confrère le Dr Francesco Stagno, directeur de l’institut de médecine sportive de Cagliari (Sardaigne). Les résultats de l’enquête accablent les deux praticiens, accusés d’être responsables de la mort du joueur qu’ils avaient considéré comme apte à la pratique du football de 2014 à 2017 en dépit de pièces troublantes comme les deux électrocardiogrammes contredisant les déclarations des deux médecins sportifs.
Perte de chance
Dans leurs conclusions, les enquêteurs estiment que les deux praticiens ont violé « les protocoles de cardiologie ». Le Dr Galanti notamment, aurait rédigé deux certificats, le premier en juillet 2016, l’autre un an plus tard, certifiant l’état de santé satisfaisant du footballeur. Il est aussi accusé, comme son confrère, de ne pas avoir effectué des examens médicaux plus approfondis permettant d’exclure a priori les risques de cardiopathie organique où d’arithmologie.
Pour le parquet, un diagnostic approfondi et sérieux aurait sauvé la vie de Davide Astori, car il aurait dû abandonner les pelouses et suivre un traitement médical qui aurait permis de ralentir la progression de la maladie et d’éviter des crises d'arythmie ventriculaire maligne et le risque de mort subite.
« Je ne suis pas surpris, je m’y attendais. Je suis convaincu d’avoir appliqué les protocoles de la médecine sportive, estime pour sa part le Dr Galanti. Les magistrats ne sont pas des médecins, raison pour laquelle ils doivent demander des expertises. Mais je suis certain que la justice me donnera raison ». Selon la presse italienne, son confrère, le Dr Francesco Stagno, devrait en revanche passer à travers les mailles de la justice italienne car il n’a pas suivi le footballeur durant les deux dernières années de sa vie.
Pratique libérale : la chirurgie en cabinet, sillon à creuser
Le déconventionnement tombe à l’eau ? Les médecins corses se tournent vers les députés pour se faire entendre
Mélanie Heard (Terra Nova) : « Une adhésion massive des femmes à Kamala Harris pour le droit à l’avortement »
Et les praticiens nucléaires inventèrent la médecine théranostique