Un ancien chef de service à l'hôpital territorial de Nouvelle-Calédonie comparaît depuis lundi devant les Assises de Nouméa pour l'assassinat de l'amant de sa femme, une affaire mêlant sang, sexe et manipulations dans la bourgeoisie nouméenne. Le verdict est attendu vendredi. L'accusé comparaît libre, après un an de détention provisoire. « C'est un procès hors normes tant il implique des personnes hors du commun », a exposé Christian Pasta, avocat général, lors de la présentation du rôle de la session d'Assises.
Ancien chef du service de chirurgie orthopédique, le Dr Olivier Pérès, 64 ans, est accusé d'avoir assassiné le 13 septembre 2018 Eric Martinez, un ami devenu amant de sa femme, dans le quartier cossu du golf de Tina à Nouméa.
Le crime avait eu lieu sur le parcours du golf, près du trou n° 16. Le médecin a abattu son rival de trois balles de fusil, la dernière étant tirée à moins de deux mètres alors que la victime était accroupie. Il avait ensuite prévenu lui-même la police.
Pratique du tir
Au premier jour des débats, le chirurgien, qui menait « jusqu'alors une vie sans histoire », a expliqué que son couple était tombé « sous l'emprise d'un pervers narcissique » et qu'il avait agi « complètement à bout et terrifié » pour se protéger des menaces proférées à son encontre et celle de ses enfants.
Constructeur en maisons individuelles, M. Martinez, qui avait dans ses poches un couteau et une matraque télescopique au moment du drame, se prévalait d'un passé de « membre des forces spéciales ». Si, au domicile de la victime, marié et père de famille, un véritable arsenal « ainsi qu'une tenue militaire fantaisiste » ont été saisis, l'accusé possédait lui aussi plusieurs armes. Les deux hommes pratiquaient le tir.
« J'ai subi une manipulation par les armes. Chaque fois que je croisais (Éric Martinez), il me montrait sa dernière arme pour me montrer sa dangerosité », a plaidé le médecin accusé, qui a publié un livre avant son procès pour donner sa version des faits.
Ce mardi, des psychiatres devaient être entendus depuis la métropole en visioconférence. Dans leurs expertises, ils avaient pointé « l'existence d'une relation d'emprise » entre la victime et l'accusé, dont le discernement était « altéré mais pas aboli ».
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