Les stratégies comportementales animales de survie semblent devoir ne rien envier à̀ celles qu’emploie l’homme pour se tirer de mauvais pas et, comme Schopenhauer le prouve, dans son “Art d’avoir toujours raison”…Tous les coups sont permis !
Parmi celles-ci deux sont particulièrement remarquables ; “faire le mort” et le caméléonisme.
Certains serpents face à̀ un prédateur, ayant estimé́ l’attaque ou la fuite comme improbables à̀ leur survie, jouent leur va-tout sur une passivité́ absolue, ce dernier trouvant alors peu à son goût ce morceau de chair à sang froid qui n’offre même pas les honneurs d’un combat, les laisse choir de sa gueule, probablement dépité par tant de « à vaincre sans périls… »
eLe jeune poulpe sort de son “cocon”, déjà équipé de tout l’arsenal lui permettant de se confondre avec,par exemple, un prédateur plus gros que celui qui le convoite et sur lequel il aura pris soin de se fixer temporairement pour assurer sa survie.Tristan Bernard disait que pour rendre fou un caméléon il fallait le poser sur un tissu écossais.Que ne sommes nous équipés, pauvres humains de ce don fabuleux?!...Le maître de Nietzsche l’eut ajouté à sa liste…
- Et là qu’as-tu à répondre à cet argument?
-…
- Ben voilà il est parti !...
Mais non il s’est confondu avec la porte !
Piotr n’a pas attendu la confirmation des médecins pour connaître son verdict ; six mois sur un cancer métastasé.
Il a d’abord tenté de faire le mort pour offrir le moins de prises à l’évolution de sa maladie, il l’a traité avec mépris,avec le dédain qu’on prête à un ennemi qui s’est trompé de cible. En vain.
Puis il a caméléonisé toutes les cellules de son corps en cancéreuses et le crabe ne reconnaissant plus dans sa proie autre chose que lui-même, le quitta tout de go.
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