Comme tous les ans, le mois de janvier est consacré aux échanges de vœux. Et une fois n’est pas coutume, Emmanuel Macron a présenté les siens aux professionnels de la santé, le 6 janvier. Des annonces étaient promises, et des annonces il y a eu. Pas sûr néanmoins qu’elles aient convaincu la profession… « Il n’y a pas de recette miracle », a reconnu le président de la République, tout en ambitionnant de « donner une impulsion nouvelle » pour l’ensemble de notre système de santé. Emmanuel Macron a estimé à cet égard que « la solution pour bâtir l’avenir est dans la coopération entre personnels administratifs et soignants, entre soignants paramédicaux et entre la ville et l’hôpital ». Tous les acteurs ne sont pourtant pas logés à la même enseigne.
Du côté des médecins libéraux, et notamment des généralistes, la pilule peut sembler très amère. Si de fortes attentes portaient sur les revalorisations, le président a rapidement évoqué le sujet sans apporter d’engagement précis et renvoyant aux négociations en cours où il insiste sur les « droits et devoirs » du secteur libéral.
Sa principale annonce porte sur le financement des hôpitaux : la sortie de la T2A dès la prochaine loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS). Exit donc ce mode majoritaire de tarification à l’activité adopté fin 2003, dont les dérives ont concentré les critiques. Emmanuel Macron promet « un nouveau financement qu'on doit rebâtir sur la base d'un travail en profondeur et d'une concertation ». Si le sujet concerne les établissements de santé, le président estime aussi qu’« une part structurante de la rémunération (doit reposer) sur des objectifs de santé publique qu’on négocie à l'échelle d'un territoire » – pour les hospitaliers comme les libéraux. Pour ces derniers, les forfaits ont de beaux jours devant eux.
Sans surprise, un objectif majeur affiché par Emmanuel Macron consiste à redonner du temps médical. Le chef de l'État a dégainé des solutions, déjà à l’ordre du jour des discussions entre les syndicats et l’Assurance-maladie, comme les assistants médicaux. À l’hôpital, il veut libérer les blouses blanches du temps consacré aux tâches administratives et propose d’aller plus loin en travaillant d’ici à juin sur « une meilleure organisation du temps de travail. »
Dans son discours, le président de la République a également fait la part belle aux délégations de tâches et aux collaborations interpro. Dans les territoires, les Conseils nationaux de la refondation (CNR) ont ainsi vocation à bâtir rapidement des feuilles de route pour la mise en place opérationnelle de ces coopérations. Cela suffira-t-il à résoudre les crises traversées par le système de santé ? Plusieurs rendez-vous sont déjà à l'agenda, comme le bilan du CNR fin janvier et les négos conventionnelles au 1er trimestre...
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