Courrier des lecteurs

Mes solutions contre les déserts médicaux

Publié le 10/07/2017

Cherchant désespérément depuis trois ans un successeur pour prendre ma place (que je juge idéale), MSU ayant enseigné à plus de 80 jeunes MG, voici mes modestes propositions pour tenter d’en finir avec les déserts médicaux :

1- 65 % des généralistes étant des femmes, 90 jours de carence les font fuir. Elles pensent grossesse à risque, enfant en bas âge, etc. Ramenons ce délai à quelques jours avec une indemnité raisonnable. Cela ne coûtera presque rien, les médecins n'étant traditionnellement pas consommateurs d’arrêt de travail.

2- Donnons à chaque médecin - plutôt que des augmentations massives d'honoraires, ROSP et compagnie - une subvention pérenne, à la destination fléchée : « embauche » de personnel. Les augmentations d'honoraires ne font que favoriser les plus gros abatteurs. Le revenu médical sera préservé et chaque médecin pourra retrouver un temps de travail plus normal. Je suis satisfait de mon revenu, mais pas du tout de mon temps de travail… La subvention sera modulable en fonction du territoire d'installation, favorisant fortement les déserts.

3- Assortissons ceci d'une réelle « prime à la qualité ». Aujourd'hui, plus vous travaillez vite et mal, mieux vous gagnez votre vie, tout en induisant des dépenses considérables : ce que vous ne faites pas est fait par d'autres et cela coûte cher à la collectivité.

4- Plafonnons les prélèvements sociaux, fiscaux et de charge à 50 % du CA. Un jeune médecin ayant un conjoint très diplômé et gagnant bien sa vie avant lui/elle, puisqu’ayant poursuivi des études souvent plus courtes, n'est pas incité à faire du libéral. Il se fait, par la fiscalisation outrancière, littéralement confisquer le fruit de son travail. Résultat, il cherche un petit boulot salarié, peu payé, mais avec bonne protection sociale, 35 heures et RTT, sans responsabilité.

Évidemment, ce sont là des réflexions de terrain et d'expérience. Je doute que les énarques d'En Marche reprennent ces idées puisqu'elles ne viennent pas d'en haut !

 

Vous aussi, vous voulez réagir à l’actualité médicale ? Adressez-nous vos courriers accompagnés de vos nom, prénom et lieu d’exercice à redaction@legeneraliste.fr

Dr Jean-Michel Rétaux, Marcoing (Nord)

Source : lequotidiendumedecin.fr