Courrier des lecteurs

À propos de la « médecine narrative »

Publié le 16/02/2024
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Un important article du Quotidien du Médecin du 2 février, relatant les travaux du Pr Micoulaud-Franchi et de Madame Isabelle Galichon, explique les bienfaits que l'on peut retirer en médecine de l'écoute des patients. On cite les travaux de la Pr Rita Charon, qui aux États-Unis en 1990 a « formalisé cette médecine narrative » qui « remet le patient au cœur du soin ». J'ai un peu l'impression, en lisant cet article, que l'on présente comme une découverte, « depuis 30 ans aux États-Unis, et 10 ans en France », ce qui a toujours existé, avec, il est vrai, dans la pratique actuelle, une tendance regrettable à oublier ce que l'on nous a appris dès le début et tout au long de nos études : l'importance de l'interrogatoire et du « colloque singulier ».

Il est bien triste de constater que l'intrusion de l'ordinateur, le recours systématique aux examens complémentaires, et sans doute le manque de temps, réduisent petit à petit, le dialogue direct médecin -malade pourtant fondamental. On m'apprenait, au début de mes études, qu'un interrogatoire bien conduit permettait bien souvent de pressentir un diagnostic avant même tout examen clinique ou complémentaire…

Puisse l'émergence de la « médecine narrative », conduire, dans ce domaine au retour à une médecine « à l'ancienne », qui avait, dans ses insuffisances, bien des qualités !

Comme le dit l'article du Quotidien, en présentation de la nouvelle chaire au CHU de Bordeaux de « Médecine narrative-hospitalité en santé » : « On soigne mieux quand on sait écouter les histoires du patient. » Pour reprendre une publicité célèbre… Ça c'est bien vrai, ça !

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Dr Jean-Pierre Laboureau, pédiatre retraité Auxerre (89)

Source : Le Quotidien du Médecin