Les attentes étaient grandes. Nombreuses étaient les tribunes et interpellations du monde de la santé à l’adresse du Premier ministre en amont de son discours de politique générale. Las ! Après une heure et demie de discours ce mardi 30 janvier, force est de constater que Gabriel Attal devra encore faire des efforts pour convaincre le secteur de sa bonne volonté et de sa capacité d’agir.
En s’adressant aux médecins, aux patients, aux familles, aux ados, aux paramédicaux, aux étudiants, aux seniors et aux aidants, Gabriel Attal a voulu satisfaire (un peu) les uns et les autres, au risque de mécontenter grandement tout le monde.
Certes, il ne fallait pas s’attendre au grand soir de la santé dans un discours de politique générale, qui plus est à un stade intermédiaire du quinquennat. Mais tout de même ! Que retenir de cette pluie d’annonces parcellaires ? Côté médecins, Gabriel Attal a réaffirmé sans surprise sa volonté d’« agir pour plus de temps médical ». Cela passe par la régularisation des praticiens à diplôme étranger (Padhue) mais aussi par la nomination « d’un émissaire » chargé de dénicher hors de nos frontières des praticiens désireux de s’installer en France. Il s’agit aussi de « trouver le moyen » de faire revenir les jeunes Français partis étudier la médecine en dehors de l’Hexagone.
La bureaucratie qui recule, c’est la liberté qui avance !
Gabriel Attal
Autre annonce politique : la généralisation du service d’accès aux soins (SAS) avec cette fois une menace pour les récalcitrants. Le chef du gouvernement, à l’unisson de l’Elysée, a haussé le ton. « Dès cet été, chaque département devra être doté d’un SAS », a-t-il affirmé, se disant « prêt à restaurer l’obligation de gardes des médecins libéraux en soirée ou le week-end, dans leur cabinet, à l’hôpital ou en maison de santé » dans les territoires ne jouant pas le jeu. En pleines négociations conventionnelles, l’avertissement risque d’agacer plus d’un médecin libéral. C’est peut-être pour faire passer cette pilule que le Premier ministre a défendu les praticiens face au phénomène des rendez-vous non honorés, annonçant « dès cette année » la mise en place d’une taxe « lapins ». Comment et à qui reviendra cette manne financière : de cela, nous n’avons rien su.
Au chapitre de la santé publique, Gabriel Attal a défendu l’inscription du droit à l’IVG au sein de la Constitution et réaffirmé l’engagement du gouvernement à légiférer sur la fin de vie avec l’examen, avant l’été, d’un projet de loi sur l’aide active à mourir.
« La bureaucratie qui recule, c’est la liberté qui avance ! », a martelé le locataire de Matignon. À l’hôpital et dans les cabinets médicaux, où la paperasse le dispute à la contrainte, le message a sans doute été entendu.
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