« La crise climatique est une crise sanitaire (…) La COP29 est une occasion cruciale pour les dirigeants mondiaux d’intégrer les considérations de santé dans les stratégies d’adaptation et d’atténuation face au changement climatique », a martelé Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) la semaine dernière, avant l’ouverture de la conférence des Nations unies. Comme chaque année, l’OMS appelle à inscrire la santé aux négociations sur le climat. La 29e Conférence des parties sur le changement climatique se tient depuis le 11 novembre à Bakou (Azerbaïdjan). Si l’organisation de ce rendez-vous onusien dans un pays fortement exportateur de pétrole et de gaz inquiète les observateurs, la place de la santé est aussi questionnée par l’OMS. On peut pourtant se féliciter que la journée du 18 novembre soit consacrée aux liens entre changement climatique et santé et qu’un rapport spécial sur le sujet ait été élaboré par l’institution avec plus de 100 organisations et 300 experts, en vue de la COP29. Mais cela sera-t-il suffisant pour peser dans les négociations ?
L’OMS appelle à créer de systèmes de santé résilients et à l’épreuve des changements climatiques
L’OMS a émis plusieurs recommandations. La première consiste à « faire de la santé et du bien-être humains la principale mesure de la réussite en matière de climat afin de catalyser les progrès et d’assurer une adaptation et une résilience centrées sur les personnes ». L’OMS appelle également à financer des initiatives « climat-santé », notamment en créant de systèmes résilients et à l’épreuve des changements climatiques. Vaste programme. En France, la feuille de route sur la planification écologique du secteur sanitaire a été publiée en mai 2023. Et régulièrement, Le Quotidien détaille les initiatives du secteur pour réduire son empreinte environnementale.
Si on ne peut pas parler de climat sans santé, et inversement, le concept One Health incite à élargir le scope, comme en témoigne le plan interministériel français de lutte contre l’antibiorésistance ou encore la lutte contre les zoonoses. Espérons que la déclaration de la Dr Maria Neira, directrice du département Environnement, changements climatiques et santé de l’OMS, soit entendue : « La santé est l’argument dont nous avons besoin pour mobiliser une action urgente et à grande échelle en cette période critique ».
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