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Dossier

CMGF 2017

Ouverture du 11e congrès de médecine générale

Par Camille Roux - Publié le 31/03/2017
Ouverture du 11e congrès de médecine générale

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Le Congrès de la médecine générale a ouvert ses portes jeudi au Palais des Congrès. Il se poursuit jusqu’à samedi. 4 000 praticiens sont attendus. De nombreux ateliers et plénières sont organisés.

Compte tenu du contexte, ce Congrès 2017 de la médecine générale ne pouvait pas être une édition tout à fait comme les autres. La santé n’a jamais pris autant de place dans les débats et la campagne, et cela se ressent dans le programme du CMGF 2017, très marqué par l’actualité cette année, même si la ministre de la Santé ne devrait pas s’y montrer jeudi.

Ce vendredi matin, la deuxième journée du CMGF devait d’abord s’ouvrir par un anniversaire. Celui des 10 ans de la spécialité de médecine générale, occasion d’une table ronde animée par Le Généraliste. Alors, « la médecine générale est-elle une discipline comme une autre ? » Les intervenants ont tenté d’apporter des éléments de réponse et ont fait le point sur les conséquences de la réforme, notamment à l’Université. Tout sauf une commémoration d’ailleurs, alors qu’il y a quelques jours, on annonçait que le DES de médecine générale en 3e cycle resterait à 3 ans, provoquant la colère des généralistes enseignants du CNGE et du SNEMG. Le sujet devrait aussi être abordé samedi à 11 heures, une plénière intitulée « Évolution et rôle de la médecine générale dans le système de santé » devant revenir, entre autres, sur ces dix années de filières universitaires.

Déserts médicaux et convention

Et puis comment évoquer le futur de la profession sans parler de désertification médicale ? Les candidats à l’Elysée ont chacun sa recette miracle pour faciliter l’accès aux soins. Mais la profession n’a pas dit son dernier mot. La séance de communications orales « Le médecin est dans le pré », samedi à 11 heures, en donnera un aperçu. Il y sera question notamment de la promotion du milieu rural chez les jeunes médecins, du développement des centres de santé dans ce cadre, de l’installation en montagne ou encore d’exercice dans les territoires populaires.

Qui dit actualité dit aussi convention. L’encre de l'actuel dispositif est à peine sèche que déjà on tire de nouveaux plans sur la comète. Un avenant conventionnel très attendu sur l’avantage maternité vient d’être signé. Et, à la faveur du changement politique à venir, la CSMF appelle à la négociation d’un nouveau texte dès cette année. « Nouvelle convention, nouvelle donne ? » C’est précisément le thème de la table ronde du vendredi après-midi à 16 h 30. Dialogue attendu des syndicats avec le directeur de la Cnamts sur les nouveautés que contient la version 2016 et au-delà. On évoquera aussi les prochaines étapes conventionnelles, dont le C à 25 euros le 1er mai prochain, alors même que les généralistes bretons de Romillé, qui ont pris un peu d’avance sur le calendrier, ont été convoqués la semaine dernière en commission paritaire...

Des plénières sur l’avenir et la pratique de la médecine générale ? Le programme 2017 n’en manque pas. Porte Maillot, les sujets croisant thèmes de société et pratique médicale s’inviteront aussi. Telle la fin de vie. Entre actualité judiciaire et campagne électorale, le sujet divise les candidats à la présidentielle et parfois les médecins eux-mêmes. Une communication orale abordera ces questions, mettant l’accent sur la sédation à domicile des patients en fin de vie et sur le vécu des professionnels de santé autour de la prise en charge.

Vaccination et cancer

Actualité tragique aussi. Le dialogue praticien-patient sera d’ailleurs au cœur d’un atelier dédié aux victimes d’attentats animé par les pompiers de Paris : on y abordera la prise en charge immédiate d’une victime, mais aussi son suivi au long cours. Et, bien sûr, dans ce Congrès 2017, l’actualité médicale se taille la part du lion. Nous y revenons en détail dans notre dossier spécial. La plénière « Qu’apporte la concertation citoyenne face à l’hésitation vaccinale ? » de jeudi devait donner le « la » alors que les généralistes sont toujours en attente de signaux de l’Avenue de Ségur, à la suite des conclusions de la « concertation citoyenne sur la vaccination ».

Le médicament est, lui aussi, présent dans les débats. La prise de certains médicaments pendant la grossesse a ainsi fait l'objet d’une plénière jeudi. Sylvain Bouquet du Collège de la médecine générale et Christelle Ratigner-Carboneil, directrice générale adjointe de l’ANSM, devaient notamment répondre aux questions. Les prescriptions de benzodiazépines seront aussi passées à la loupe samedi à 11 heures à l'occasion d’une séance plénière. Un rendez-vous qui tombe à point nommé, alors que le CNGE a dévoilé fin 2016 des recommandations pour limiter leur surconsommation.

Dernier temps fort, enfin, alors que l’INCA a annoncé fin 2016 la signature d’un accord-cadre avec le Collège de la médecine générale, une plénière « Dépistage du cancer du sein, quels outils pour le médecin généraliste » devait se tenir jeudi. La communication orale « Cancertation » devait également se pencher sur la prise en charge des patients cancéreux après dépistage par le médecin généraliste.
 

Dossier réalisé par Camille Roux, Bénédicte Gatin et les drs Julie Van Den Broucke et Linda Stiruk