Dans moins de deux cents jours, Margot Chevrier, externe en 5e année de médecine disputera ses premiers Jeux Olympiques, à Paris. Sans jamais renoncer au serment d’Hippocrate, la quintuple championne de France vise la finale mondiale dans sa spécialité. Et pourquoi pas, une médaille olympique ! Son parcours est facilité par les aménagements de son cursus médical. Une perche tendue par la fac de Nice. Et que Margot Chevrier a su saisir. Tout va se jouer du 5 au 7 août prochain, au Stade de France de Saint Denis (93) .
Perchiste dès l’adolescence devenue athlète de haut niveau, la jeune niçoise de 24 ans a commencé ses études de médecine à l’université Côte d’Azur de Nice. Mais en septembre prochain, l’étudiante va terminer sa 5e année à Bordeaux pour se rapprocher de son nouvel entraîneur.
Un an pour tout donner
Margot en convient volontiers. Lorsqu’elle a commencé ses études de médecine, elle avait déjà les JO en tête, mais pas (encore) le niveau. Avant tout, la sportive se considérait comme une étudiante en médecine qui convoitait (au moins) la finale mondiale. Alors, pour privilégier la Paces, elle opte pour une prépa et réduit l’entraînement, à une, voire deux séances hebdomadaires (versus cinq à six). Des choix qui paient du premier coup ! « J’avais un an pour tout donner. J’ai mis toutes les chances de mon côté. C’est la seule fois où j’ai vraiment mis l’accent sur mes études », confie-t-elle. Et pour les 2e et 3e année, Margot se félicite d’avoir acquis un rythme et une méthode de travail efficaces : « c’était plus simple de travailler de mon côté et je n’avais pas besoin d’aménagements outre mesure, même avec deux semaines par an à l’hôpital, je m’entraînais le soir, c’était gérable ». Ponctuées de partiels et de compétitions internationales, l’athlète combine, avec succès, ses deux passions…
Aménagements
Mais à partir de la 4e année, les stages d’externat à temps plein imposent des aménagements plus conséquents. Heureusement, la perchiste a toujours eu affaire à des interlocuteurs particulièrement attentifs au sein de la fac de Nice, fortement engagée dans l’accompagnement des sportifs de haut niveau. « Si les modalités d’aménagements sont très différentes d’une fac à l’autre, j’ai eu la chance de tomber sur un doyen, qui avait lui aussi, souhaité cumuler sport et études de médecine. Sans aménagements à l’époque, il avait dû souvent se rabattre sur les sessions de rattrapages. De fait, il était très ouvert à mon projet de JO et à mon envie d’être, un jour médecin. Il a tout fait pour m’accompagner au mieux… », se remémore la jeune sportive. Sans rattrapages aux examens et en progression sur le plan sportif, jusqu’à commencer les sélections et gagner les championnats de France, la perchiste de haut vol souligne : « C’était un accord donnant-donnant qui marchait bien ! J’ai prouvé que la fac avait raison de me faire confiance ».
Margot est autorisée à passer la 4e année en deux temps. Un semestre par an avec des stages à mi – temps uniquement le matin. Les après-midi sont consacrées à l’entraînement et les soirées aux révisions. Un aménagement parfait pour Margot. Mais avec les Jeux Olympiques en ligne de mire, une césure d’un an s’est imposée. « Je ne voulais pas courir le risque de passer à la fois à côté de ma carrière sportive et de mes études ». Et dans la prochaine course pour l’internat (les ex ECN), Margot tient aussi, à son classement ! Hormis la médecine du sport, la jeune perchiste est attirée par la gynéco-obstétrique et la dermato. La future praticienne hésite encore d’autant qu’une « Une carrière de médecin dans l’armée n’est pas exclue. » Pour l’heure, son avenir d’athlète se joue ici et maintenant ! « Mon externat durera simplement plus longtemps… », ajoute Margot Chevrier. Elle confesse d’ailleurs, se sentir désormais plus dans la peau « d’une sportive de haut niveau, qui fait aussi, des études de médecine » .