Alors qu'Édouard Philippe doit présenter demain « un plan conséquent » et des « décisions fortes » pour les hôpitaux, MG France est monté au créneau pour mettre en garde le gouvernement. « S'il y a des mesures immédiates pour répondre à la souffrance des hospitaliers, c'est normal et je le comprends. Mais le Premier ministre devrait aussi annoncer un plan d'actions pluriannuel avec des investissements pour l'hôpital, et là, c'est non. Si c'est le cas, le gouvernement doit aussi avoir un plan pluriannuel pour la ville. Nous demandons un traitement équilibré », martèle le Dr Jacques Battistoni, président de MG France.
Pour le médecin généraliste d'Ifs (Calvados), les médecins généralistes souffrent des mêmes maux que l'hôpital : demandes de soins en hausse régulière, sollicitations croissantes pour des missions nouvelles et sans moyens nouveaux. Parmi ces nouvelles missions, la participation aux communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS). « Les crédits prévus ne sont que des crédits d'amorçage et non des crédits de fonctionnement durables. Nous ne pouvons pas assurer toutes les actions souhaitées et après on va nous le reprocher », ajoute le syndicaliste.
Autre mission citée par le Dr Battistoni, la prise en charge des soins non programmés par la mise en place du service d’accès aux soins (SAS). Or, « là aussi, nous avons des demandes précises qui nécessitent des moyens », dit-il. Sur ce sujet, les syndicats de médecins libéraux réclament en effet l'extension des horaires de la PDS ambulatoire ; un mode d’emploi de l’organisation des soins s’appuyant sur une filière spécifique aux soins de ville pour les soins non programmés, concrétisée par un numéro dédié ; une régulation libérale des demandes de soins non programmés ; et une valorisation de la prise en charge de ces soins.
MG France n’a pas « encore » appelé les médecins généralistes à la grève du 30 novembre – date arrêtée par les hospitaliers – mais met déjà « en garde » le gouvernement. « Les généralistes souffrent de conditions de travail dures et d’une pénurie de moyens. Ils assurent près de 300 millions d’actes par an, à comparer aux 20 millions d’actes des services d’urgences. Eux aussi peuvent se mobiliser », prévient le Dr Battistoni.