L’inscription dans la loi française de la « PMA pour tous » ne peut pas être la solution au malaise qu’éprouvent certaines personnes devant l’inégalité fonctionnelle des sexes dans le domaine de la reproduction.
Vouloir que la loi supprime cette inégalité pour répondre au « droit à l’égalité », est une aporie dont aucun raisonnement, aucun argument ne permet de sortir.
L’inégalité en question dépend d’une loi biologique et, selon le principe juridique de la hiérarchie des normes, aucun texte législatif ne peut passer au-dessus d’une loi plus ancienne et plus fondamentale.
Les arguments utilisés pour faire admettre ces changements majeurs de la société sont fallacieux. Par un tour de passe-passe, le principe de « l’égalité en droit » (c’est-à-dire. devant la loi), hérité de la révolution de 1789 et repris dans la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, s’est transformé pour devenir « un droit à l’égalité ».
Au nom de ce principe, les couples homosexuels et les célibataires, s’estiment fondés à réclamer le droit à la procréation qui leur est devenue inaccessible du fait de leur différence. Revendiquer cette différence et en même temps réclamer l’égalité avec les couples normalement sexués, est contradictoire.
On peut se demander pourquoi l’assistance de la médecine pour la procréation serait utile et recherchée, à moins de considérer comme une maladie ou un handicap le fait d’avoir un comportement social inversé par rapport à la constitution génétique, anatomique et physiologique. Le remboursement par la sécurité sociale de la « PMA pour tous », renforcerait l’idée que l’impossibilité de procréer lorsque rien ne s’oppose à la procréation par les voies naturelles, doit être considérée comme une maladie qui relève de la solidarité nationale.
L’inscription dans la loi de la « PMA pour tous » ne peut se faire sans plusieurs transgressions. Juridique : en inventant un texte législatif qui effacerait une loi biologique. Médicale : en détournant la médecine de son objectif fondamental de devoir d’assistance et de traitement d’un état pathologique. Et surtout humaine : en considérant l’arrivée d’un individu à naître, comme la possession d’une chose que l’on peut acquérir par la simple expression de sa volonté. Le franchissement de ces barrières expose à des dérives que l’on ne contrôle pas.
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