Le gouvernement a annoncé mercredi un premier plan de mobilisation en faveur des aidants, à hauteur de 400 millions d'euros, dont 105 millions d'euros pour le répit, pour 3 ans sur la période 2020-2022.
Cette première stratégie, comportant 17 mesures clés, devrait permettre d'accompagner 450 000 aidants en plus en 2022 (soutien psychologique, formation), a présenté le Premier ministre Édouard Philippe, accompagné de la secrétaire d'État aux Personnes handicapées, Sophie Cluzel, et de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn.
Un comité de suivi, présidé par Agnès Buzyn et Sophie Cluzel, sera réuni deux fois par an avec les parties prenantes afin de suivre la mise en œuvre du plan et de proposer de nouvelles mesures.
Numéro téléphonique, plate-forme, lieux labellisés
Parmi les objectifs fixés, la priorité n° 1 est de « rompre l'isolement des proches aidants et les soutenir au quotidien dans leur rôle », via la mise en place d'un numéro téléphonique national de soutien, la création d'une plate-forme numérique « Je réponds aux aidants » et de lieux labellisés « Je réponds aux aidants » pour les recevoir et les orienter vers un accompagnement.
Près de 1 personne sur 6 aide un proche en perte d'autonomie (âge, handicap, maladie chronique ou invalidante), soit 8 à 11 millions en France. Les aidants soutiennent en grande majorité (90 %) un membre de la famille, dont 52 % un de leurs parents. « Leur nombre ira croissant dans les années à venir, a écrit Édouard Philippe. Sur le champ des personnes âgées, il y aura trois fois plus de personnes de plus de 85 ans en 2050. »
Des « solutions » pour permettre aux aidants de souffler
La secrétaire d'État a indiqué que la création en 2020 de la « plate-forme de répit » vise à trouver des « solutions » pour permettre aux aidants de souffler. Ces « solutions » peuvent être, par exemple, des places dans des maisons de répit ou des propositions de « relayage », où un professionnel prend le relais plusieurs jours consécutifs au domicile de la personne aidée. D'ici à 2022, l'offre de solutions de répit sera renforcée avec un financement supplémentaire de 105 millions d'euros.
Alors que 61 % des aidants travaillent, une mesure vise à permettre aux salariés de prendre le congé « proche aidant » – de 3 mois ouvrés sur l'ensemble de la carrière – tout de suite à l'arrivée dans l'entreprise sans attendre un an comme auparavant, dès janvier 2020.
De nouveaux droits sociaux pour les aidants
Une indemnisation sera mise en place dès octobre 2020. Le montant d'allocation est fixé à un niveau équivalent à celui de présence parentale : 43 euros par jour pour les personnes vivant en couple et 52 euros par jour pour une personne seule. Elle sera versée par les caisses d'allocations familiales et les caisses de la mutualité agricole, sur demande du proche aidant, à travers une téléprocédure « simple », est-il noté. Le congé de proche aidant indemnisé sera pris en compte automatiquement au titre des droits à la retraite, sans formalités à accomplir, dès octobre 2020.
Autre point prioritaire et moins connu, celui des jeunes aidants, estimés à 500 000 en France. Parmi eux, 40 % ont moins de 20 ans et 13 % entre 13 et 16 ans. Sont prévus une sensibilisation des personnels de l'Éducation nationale – une expérimentation sera lancée en 2020 – et un aménagement des rythmes d'étude, dès fin 2019.
Avec AFP