Règlement arbitral : les syndicats organisent déjà la riposte

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Publié le 25/04/2023
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Crédit photo : Phanie

La réponse syndicale n’a pas traîné. Dès le lendemain du dévoilement du règlement arbitral par Annick Morel, l’ensemble des syndicats de la médecine de ville ont fait front commun et se sont attelés à la rédaction d'un communiqué conjoint, dans lequel ils demandent la tenue urgente de nouvelles négociations conventionnelles. Le texte devrait être publié ce mercredi matin. La raison de cette exigence ? Leur déception face à la faiblesse des revalorisations proposées, mais aussi les propos de François Braun qui indiquait, le jour même de la présentation du texte, souhaiter que les négociations conventionnelles reprennent « d’ici l’été ». Un délai de près de trois mois qui a tout suite inquiété les représentants de la profession. À juste titre ?

« La nouvelle mouture de la proposition de loi Valletoux (PPL) devrait entrer prochainement discussion à l’Assemblée, analyse ainsi le président de Jeunes Médecins, Emanuel Loeb, l’un des cosignataires du communiqué « Une convention négociée vaut mieux qu’un règlement arbitral administré ». Notre crainte, c’est qu’elle contienne des éléments qui portent atteinte à l’exercice libéral, par exemple sur les conditions d’installation ou la détermination de certaines zones qui pourraient bénéficier d’avantages, ou de pénalités, en fonction de critères de démographie médicale. À l’arrivée, le risque, c’est qu’avec le seul règlement arbitral pour socle conventionnel, la loi vide cette convention a minima de son rôle, et qu’Emmanuel Macron puisse imposer directement sa façon de voir, en passant par un texte législatif voté par les députés ou, pire, par le 49-3. »

Un communiqué, treize signatures

En tout, des jeunes aux moins jeunes, ce sont treize syndicats qui ont signé cet appel : l’Anemf, la FMF, ReAGJIR, Avenir Spé, Le Bloc, l’Isnar-IMG, Médecins pour demain, le SML, la CSMF, l’Isni, MG-France, l’UFML et Jeunes Médecins donc. Il faut dire que tous, la veille, ne cachaient pas leur déception en découvrant le texte présenté par l’arbitre conventionnelle. Conséquence, les représentants syndicaux, qui remercient au passage Annick Morel « pour son écoute » souhaitent tout de suite reprendre la main et tirent la sonnette d’alarme. « Alors que l’hôpital public faisant face à une crise sans précédent se délite, l’enveloppe budgétaire pour la médecine de ville, clé de voûte des soins primaires, reste toujours insuffisant (…) son effondrement signerait celui de l’ensemble du système de santé. » Seule solution, se remettre autour de la table des négos conventionnelles, vite. Avant qu’un prochain texte de loi ne vienne éventuellement jouer les fauteurs de troubles.

 


Source : lequotidiendumedecin.fr