Combien déboursent chaque mois les médecins libéraux dans des outils numériques bien souvent indispensables à leur pratique ? L’URPS médecins libéraux Île-de-France s’est intéressé au coût mensuel de ces solutions.
D’après l’organisme, qui a interrogé plus de 300 médecins dans le cadre de cette étude, le coût des abonnements numériques est de plus en plus élevé. « Les résultats de l’enquête montrent que 87 % des praticiens ont remarqué une augmentation significative de leurs coûts numériques, dont 56 % signalent une hausse supérieure à 15 % depuis 2019 », lit-on.
L’agenda en ligne, plus gros poste de dépenses
Pour mieux comprendre l’usage du numérique dans les cabinets de ville et voir quels outils pèsent le plus lourd dans les dépenses, l’URPS francilienne a interrogé les praticiens sur leurs pratiques quotidiennes et les frais qui y sont associés. Selon les résultats du sondage, 91 % des répondants déclarent ainsi souscrire à un abonnement pour un logiciel de gestion de cabinet (LGC), avec un coût moyen estimé à plus de 151 euros par mois. Utilisées par 57 % des médecins franciliens sondés, les solutions de téléconsultation génèrent également des frais importants, estimés à 85 euros par mois en moyenne.
La principale dépense des praticiens (86 %) concerne la souscription à un agenda en ligne, utilisée par 86 % d’entre eux, pour un coût mensuel d’environ 153 euros en moyenne. Vient ensuite la souscription à une messagerie professionnelle, pour un coût moyen de 13 euros par mois, utilisée par 39 % des répondants. À cette longue liste d’abonnements s’ajoute le réseau internet des médecins, qui dépensent en moyenne 65 euros par mois pour ce poste.
Environ 77 euros mensuels pour des services de maintenance
Une fois tous ces abonnements acquittés, fini les frais ? Pas vraiment. Une grande partie (41 %) des praticiens interrogés confie faire appel à des services de maintenance informatique pour leurs outils numériques, avec une enveloppe moyenne d’environ 77 euros par mois. À cela s’ajoute bien souvent du « temps humain » pour régler les différents dysfonctionnements liés à l’utilisation de ces outils ainsi que du temps pour la formation, elle aussi « payante », pointe l’URPS.
Enfin, le recours à des métiers périphériques, tels que les lecteurs de télépaiement (66 % des répondants) ou des lecteurs de cartes vitales (61 %) constituent un poste de dépense non négligeable, respectivement de 34 et 29 euros. Par ailleurs, avec « l’intensification de l’usage du numérique, les exigences en matière de cybersécurité se renforcent, les médecins se mettent en conformité avec les exigences RGPD en ayant recours à un délégué à la protection des données (DPO) et à des hébergements sécurisés en fonction des pratiques ». Ce qui représente, aux yeux de l’URPS, de nouvelles sources de dépenses.
Une dotation numérique insuffisante ?
Une chose est sûre, selon l’organisme, « ces investissements ne vont pas s’arrêter là (…) et contrairement aux idées reçues, [ces solutions] ne sont pas toutes sources d’économie ». Selon ses estimations, le numérique représenterait entre 15 et 20 % des frais de fonctionnement des médecins franciliens.
Dans ce cadre, l’URPS s’interroge sur la dotation numérique (Donum), cette nouvelle rémunération forfaitaire inscrite dans la nouvelle convention médicale qui remplacera, à compter de 2026, le forfait structure. D’un montant maximum de 2 940 euros, cette aide financière sera versée aux médecins et calculée à partir du nombre d’indicateurs socles et optionnels qu’ils remplissent.
Très sceptique quant à ce nouveau dispositif, l’URPS, représentative des 21 000 médecins libéraux franciliens, estime que cette évolution n’est pas totalement alignée avec la volonté de promouvoir l’innovation à travers les outils numériques favorisant les parcours de soins, le dépistage, la prévention ou encore l’utilisation de Mon espace santé.
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