Les hôpitaux ont été pointés du doigt par la Cour des comptes pour leur faible recours au dossier pharmaceutique (DP). Mais ils ont, à décharge, plusieurs arguments pour expliquer cette situation. Les chiffres, recensés dans le rapport, sont certes sans appel. Seules 17 % des pharmacies à usage intérieur sont abonnées à ce service. Plus significatif encore, 40 % des établissements abonnés ne l'ont pas utilisé une seule fois en 2018. À ce stade, les coupables sont déjà condamnés… Pour autant, la Cour des comptes soulève plusieurs obstacles à une diffusion plus large du DP à l'hôpital.
Un outil conçu pour les officines
En premier lieu, l'outil a été conçu pour les officines. Conséquence, il n'a pas été intégré aux systèmes d'information hospitaliers. Les médicaments délivrés dans les pharmacies à usage intérieur ne sont donc pas inscrits dans le DP. Autre oubli, les messages de rappels de lots et les déclarations des ruptures d'approvisionnement ne seraient pas diffusés dans les logiciels hospitaliers. Enfin, le dispositif oblige à une double authentification par la carte Vitale et la carte de professionnel de santé. Or la carte Vitale, en dehors des bureaux d'accueil, n'est guère utilisée dans les services. Afin d'aller au-delà, la Cour des comptes incite à rendre obligatoire l'alimentation du dossier patient lors de la rétrocession des médicaments à l'hôpital.
Recours au DP-Ruptures
Elle invite également au recours au DP-Ruptures « sous réserve de cibler les informations sur les seuls médicaments figurant dans les marchés d'approvisionnement de l'établissement ». Et suggère de supprimer l'obligation d'utiliser la carte Vitale pour l'accès au dispositif et d'augmenter la durée de consultation des données. Les pharmaciens hospitaliers vont-ils se mobiliser ? En tout état de cause, le déploiement du DP à l'hôpital paraît un maillon essentiel de la coopération ville-hôpital.
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