« Notre volonté n'est pas d'agrandir le portefeuille des agences, mais de coordonner et structurer les réseaux existants. C'est la valeur qu'on va apporter à tous les acteurs », insiste Charles-Edouard Escurat, directeur du pôle accélération et transformation de l'Agence de l'innovation en santé qui n'a même pas six mois d'existence. Cette dernière n'a que 10 salariés avec des profils très variés. Elle devrait passer à 15 employés d'ici à septembre. Son format "léger" lui permet d'avancer rapidement. « Nous sommes en train de travailler sur notre feuille de route », abonde sa directrice générale Lise Alter. En attendant, ses membres se sont mis au travail avec le souci de recueillir toutes les données auprès des acteurs concernés sur ses champs d'action. Sur un budget de 7,5 milliards d'euros dans le cadre du plan France 2030, l'Agence dispose d'un budget de 100 millions d'ici à cette date.
Missions
Quelles sont ses missions ? Elle est chargée du pilotage et du suivi du plan (précédemment cité), à savoir des actions, programmes de recherche et des financements octroyés) en lien étroit avec plusieurs ministères (Recherche, Santé, Industrie) et avec la DGS et la DGOS. L'enjeu est à terme de multiplier par deux le nombre d'essais cliniques réalisés.
27 experts
Trois groupes de travail composés de 27 experts sont chargés de démontrer la valeur de ces approches sur des cas d'usage. Le premier veut accélérer le développement et le niveau de preuve de ces innovations via un partenariat entre l'Inria, l'AP-HP et la start-up Owkin. Le deuxième cherche à mesurer la performance des innovation précoces via un partenariat IGR-Nova Discovery. Enfin le troisième groupe réfléchit à la gestion des bases de données et à la structuration des données vers la qualité via un partenariat entre Unicancer et Ariis.
Un autre volet est consacré au volet transfert de technologies. L'enjeu fondamental est d'harmoniser le travail sur la data avec les différents acteurs existants comme France Biotech, l'Institut Curie, la conférence des DG de CHU. Le champ d'action est les biobanques, les cohortes, les bases de données. Une fois que ces acteurs auront été auditionnés par les groupes de travail qui auront rendu leur rapport, « la preuve in vivo sera apportée », complète Charles-Edouard Escurat.
Troisième volet, les achats publics. Il concerne les CH, les CHU, les CLCC et les établissements privés à but non lucratif. Ici l'Agence a pour souhait de « combler le bridge » en termes d'initiatives, avec à terme un passage à l'échelle.
Centrales d'achat hospitalière
Sur ce sujet, deux partenariats viennent d'être conclus avec les deux principales centrales d'achat UniHA et Resah afin de les accompagner sur le terrain. Ces dernières feront un retour à l'Agence sur leurs actions. Sur le volet recherche clinique, un autre accord a été signé avec l'Anap en vue de faciliter l'aménagement d'innovations dans les territoires. Une cartographie de l'existant en matière de digitalisation de la recherche clinique est en cours d'élaboration. Car l'idée est d'abord de dégager un horizon scanning sur les initiatives existantes et de les coordonner.
Organe sur puce
Ainsi, côté prospective, un focus est fait avec les hôpitaux sur les thérapies innovantes, les blocs augmentés (jumeau numérique) et les organes sur puce (afin de diminuer la recherche médicale). « Nous sommes plutôt bien accueillis dans notre démarche par tous les acteurs concernés », conclut Charles-Edouard Escurat.
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