Justice

L'université Paris Cité a été condamnée à indemniser l'ex-secrétaire générale du centre du don des corps

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Publié le 03/11/2022

Crédit photo : MAURO FERMARIELLO/SPL/PHANIE

Dans l'affaire du centre Descartes du don des corps (voir ici et là), l'université Paris Cité (nouveau nom de l'établissement) a été condamnée à verser 15 000 euros à l'ex-secrétaire générale, Dominique Hordé en poste de 2016 à 2018, le mercredi 2 novembre par le tribunal administratif de Paris, selon le journal Le Monde. Le jugement constate outre le préjudice moral, des dérives et dysfonctionnements au CDC (corps démembrés et inutilisés, pannes d'électricité, incinérations de masse, etc.). Il est reproché à l'établissement « l'insuffisance des mesures prises pour assurer la sécurité [de la plaignante], sa protection au travail et des répercussions sur sa santé engendrées par cette situation ». Le motif de harcèlement moral n'a pas été retenu. Mais le tribunal lui a reconnu le statut de lanceuse d'alerte. Et de rappeler que Dominique Hordé a alerté sa hiérarchie dès mars et avril 2016 sur « la conservation déficiente des corps, la présence de rongeurs dans les réfrigérateurs et la prolifération d'asticots et de mouches ». À de multiples reprises, la secrétaire générale a souligné « l'existence de manipulation irrespectueuse par certains préparateurs, l'accumulation des corps et des pièces anatomiques par ces derniers, qui parfois les manipulaient sans raison, et a souligné l'absence d'éthique des manipulateurs ». Selon le jugement, le directeur du CDC a aussi demandé à Dominique Hordé de ne pas mettre systématiquement en copie la direction générale de l'université dans ses mails « pour ne pas faire parler du CDC de manière négative ». Outre la surcharge de travail, Dominique Hordé a fait un malaise en janvier 2018 après avoir subi une agression verbale par le manipulateur en chef qui avait proféré des menaces de mort à l'encontre d'un de ses collègues. L'université Paris Cité est accusée par la juridiction d'une faute de nature à engager sa responsabilité qui a mis en danger la plaignante. Dominique Hordé qui avait pris des photos des chambres froides en février 2018 pointe la négligence de l'université qui a conduit « à une maltraitance inadmissible des corps, une mise en danger du personnel mais aussi des dérives condamnables de la part de certains ».